☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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comme si l’on avait craint de retourner comme il faut toute
cette ordure : on peut vivre auprès d’un cabinet d’aisances,
s’y habituer, ne plus le remarquer, s’y acclimater, mais
qu’on se mette à le nettoyer et la puanteur qui s’en dégagera
incommodera certainement tous les habitants du logement
intéressé, et aussi des logements voisins.

Voyez la niasse de questions qui se posaient tout natu
rellement et que personne ne s’est même donné la peine de
tirer au clair. Pourquoi Vozdoukhov s’est-il rendu chez
le gouverneur ? Loin de répondre à cette question, l’acte
d’accusation —ce document qui incarne la volonté du
ministère public d’élucider tout le crime —ne lait que
l’éluder en prétendant que Vozdoukhov « lut arrêté en état
d’ébriété dans la cour du palais du gouverneur par l’agent
Chélémétiev ». Cela donne même à entendre que Vozdou
khov causait du désordre, et où cela ? dans la cour du gou
verneur ! Or, en réalité, Vozdoukhov était arrivé en fiacre
chez le gouverneur pour déposer une plainte : c’est un lait
établi. De quoi voulait-il se plaindre ? L’inspecteur de la
maison du gouverneur Ptitsyne dit qu’il se plaignait d’un
certain embarcadère où l’on avait relusé do lui délivrer
un billet pour une traversée ( ? ). Le témoin Moukhanov,
ancien commissaire du quartier où lut battu Vozdoukhov
(et aujourd’hui directeur de la prison provinciale de Vla
dimir), dit avoir entendu la femme de Vozdoukhov avouer
qu’ils avaient bu tous les deux, qu’on les avait battus a
Nijni-Novgorod, aussi bien à la police fluviale qu'au commis
sariat du quartier Rojdestvenski, et que c'est à ce sujet que
son mari voulait faire une déclaration au gouverneur. Malgré
une contradiction manileste entre les dépositions de ces
témoins, le tribunal ne tente absolument rien pour éclair
cir la chose. Au contraire, n’importe qui serait parfaitement
en droit de conclure qu’il ne veut pas l’éclaircir. La femme
de Vozdoukhov était témoin au jugement, mais personne
n’a eu la curiosité de lui demander si on les avait réellement
battus, elle et son mari, dans plusieurs commissariats de
Nijni, dans quelles circonstances on les avait arrêtés, dans
quels locaux on les avait battus, qui les avait battus, si
son mari voulait vraiment se plaindre au gouverneur,
s’il n’avait inlormé personne d’autre de son intention. Le
témoin Ptitsyne, fonctionnaire do la chancellerie du gou-