Volume 04 pages 394-395
cations et organiser leur transport, nous refusons-nous à
reconnaître aucune des fractions de l’organisation main
tenant divisée comme le représentant de notre Parti à
l’étranger. Jusqu’à la décision de notre prochain congrès, la
question doit rester ouverte. Les représentants officiels à
l’étranger de la social-démocratie russe, ce sont actuelle
ment les membres russes du Comité international permanent
institué l’automne dernier par le Congrès socialiste inter
national de Paris130. Deux membres y ont été élus pour la
Russie : G. Plékhanov et B. Kritchevski (un des rédac
teurs du Rabotchêiê Diêlo). Tant qu’une réconciliation ou
une entente ne sera pas intervenue entre les deux fractions
des social-démocrates russes, nous nous proposons do traiter
avec G. Plékhanov tout ce qui se rapporte à la représentation
de la Russie. Enfin, nous avons à donner notre avis sur la
personne que nous désirerions voir comme secrétaire pour
la Russie au Comité international permanent. Maintenant
que l’on s’efforce, sous le couvert de « critique du marxis
me », de corrompre la social-démocratie par l’idéologie
bourgeoise et par une politique de douceur et d’humilité à
l’égard d’ennemis armés de pied en cap (les gouvernements
bourgeois), il est particulièrement indispensable d’avoir,
à ce poste important, un homme capable de résister au cou
rant et d’émettre un avis influent contre les flottements de
pensée. Pour cette raison, et aussi pour les considérations
indiquées plus haut, nous votons en faveur de G. Plékhanov.
Rédigé au plus tard le 8 décembre Conforme au texte de l'tlskra »
1900
Publié en décembre 1900 dans le
n°l de l’a Iskra »
NOTE LE 29 DECEMBRE 1900
29/X.II 1900. Samedi, 2 h du matin.
Je voudrais noter les impressions que j’ai retirées de
mon entretien d’aujourd’hui avec le « jumeau ». Ç’a été
une réunion mémorable et « historique » en son genre (Ar
séniev, Vélika, le jumeau + l’épouse 4- moi)110, historique du
moins dans mon existence, car elle a dressé le bilan, je ne
dirai pas d’une époque, mais de toute une page de ma vie
et déterminé pour longtemps ma conduite et mon avenir.
De la façon dont Arséniev m’avait d’abord transmis la
chose, j’avais compris que le jumeau venait à nous et vou
lait de son côté faire quelques pas : c’est juste l’inverse qui
s’est produit. Cette étrange méprise provient sans doute de
ce qu’Arséniev désirait beaucoup ce que le jumeau faisait
miroiter à ses yeux comme un « appât » : matériaux
politiques, correspondances, etc. ; or, « on croit aisément
ce que l’on désire », et Arséniev croyait à la possibilité de ce
que le jumeau lui présentait comme « appât », il voulait
croire à la sincérité de .ce dernier, à la possibilité d’un modus
vivendi correct avec lui.
C’est cette réunion qui a définitivement et sans retour
jeté bas cette croyance. Le jumeau s’est montré sous un jour
tout nouveau, comme un « politique » de la plus belle
eau, un politique au pire sens du terme, un politicien, un
intrigant, un maquignon et un cynique. Il est arrivé, abso
lument convaincu de notre impuissance, selon l’expression
dont a usé Arséniev lui-même pour résumer les résultats
des négociations, et cette formule est absolument juste. Le