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cord pour les deux premières. Il en est ainsi décidé : pour
le moment, en attendant le projet de nouveau système
de rédaction que nous devons présenter, l’ancien subsiste
(nous sommes tous les six corédacteurs, et Plékhanov dis
pose de 2 voix).
Plékhanov veut ensuite savoir au juste ce qu’il y a
eu exactement, ce qui faisait l’objet de notre méconten
tement. Je fais remarquer qu’il vaudrait peut-être mieux
s’occuper davantage de l’avenir, et moins du passé. Mais
11 soutient qu’il faut faire la lumière, analyser. Une con
versation s’engage, à laquelle participent presque exclu
sivement Plékhanov et moi-même, Arsénicv et Axelrod
demeurent silencieux. Conversation assez calme, même par
faitement calme. Plékhanov dit avoir remarqué qu’Arsé
niev était irrité de son relus concernant Strouvé, — je lais
remarquer que c’est lui au contraire qui nous posait des
conditions, contrairement à ce qu’il avait déclaré aupa
ravant, dans la lorêt, en disant qu’il n’en' poserait pas.
Plékhanov se défend : s’il s’est tu, ce n’est pas qu’il po
sait des conditions, mais que, pour lui, la question était
claire. Je parle de la nécessité d’admettre la polémique,
de la nécessité d’admettre des votes entre nous : il ac
cepte le dernier point, mais ajoute : sur les questions de
détail, naturellement, on volera, mais pas sur les ques
tions fondamentales. Je réplique que précisément, il ne
sera pas toujours facile de distinguerentre les questions fonda
mentales et les questions de détail, et que c’est juste
ment pour cela qu’il faudra voler entre corédacteurs.
Plékhanov s’obstine, il dit que c’est affaire de conscience,
que la distinction entre les questions fondamentales et
les questions de détail est chose claire, ne nécessitant au
cun vote. Nous noussommes enl isés dans cette d iscussion, pour
savoir si la mise aux voix était admissible entre corédac
teurs sur la délimitation entre les questions fondamenta
les et les questions de détail, et le problème n’avança
pas d’un pas. Plékhanov étala toute son habileté, tout
l’éclat de ses exemples, de ses comparaisons, de ses plai
santeries et de ses citations, qui nous faisaient rire mal
gré nous ; il réussit cependant à escamoter la question sans
dire franchement: non. J’acquis la conviction que, sur
ce point-là précisément, il ne pouvait céder, renoncer à