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de lui exposer ses demandes ; ils s’attachent encore à obtenir
que leurs représentants élus siègent aux tribunaux (les
tribunaux comprenant des représentants des états) et pren
nent une part directe à l’administration des affaires (par
exemple, les maréchaux de la noblesse n0, les curateurs
des écoles, etc., élus par les nobles, etc. ; les membres des
services des fabriques 111, les membres des comités de la
Bourse et des comités des foires, etc., désignés par les mar
chands). Quant à la classe ouvrière de Russie, elle est privée
de tous droits : on la considère comme une bête de somme
tenue de travailler pour les autres et de se taire, sans pouvoir
se permettre de formuler ses besoins et ses désirs. Si les
ouvriers élisaient régulièrement leurs camarades aux con
seils de prud’hommes, ils auraient au moins quelque possi
bilité de participer aux allaires publiques et de laire con
naître non seulement l’opinion de tel ou tel ouvrier, de
Pierre ou de Paul, mais les opinions et les revendications
de tous les ouvriers. Et les ouvriers ne se mélieraient plus
des tribunaux comme ils se méfient des tribunaux de fonc
tionnaires : ils verraient qu’il s’y trouve des camarades
à eux pour les détendre.
Et puis (cinquièmement), les conseils de prud’hommes
présentent pour les ouvriers l’avantage de donner plus de
publicité aux affaires concernant les usines et à tous les
événements de la vio en usine. Nous voyons qu’aujourd’hui
les fabricants et le gouvernement font tout leur possible
pour dissimuler aux yeux du public ce qui se passe dans le
monde des fabriques : il est interdit de parler des grèves
dans la presse ; on a cessé également de publier les comptes
rendus des inspecteurs de fabrique sur la situation des ou
vriers ; on s’efforce de passer sous silence tous les abus et de
régler les choses au plus vite « à huis clos », par la voie
bureaucratique ; les réunions d’ouvriers sont interdites.
Il n’est pas étonnant que la masse des ouvriers soit souvent
très mal informée de ce qui se passe dans les autres fabriques
ou même dans les autres départements de la même fabrique.
Les conseils de prud’hommes, auxquels les ouvriers pour
raient fréquemment s’adresser, et où les affaires seraient
traitées aux heures où les ouvriers sont libres et publi
quement, c’est-à-dire en présence du public ouvrier, se
raient pour eux d’une grande utilité en ce sens qu’ils cou-