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classe du prolétariat, nos « jeunes » social-démocrates subs
tituent «l’initiative sociale et politique des ouvriers».
Si nous nous rappelons la façon dont R. M. entend la « lut
te » sociale et la « politique », il apparaîtra clairement que
c’est un retour pur et simple à la « formule » de certains
auteurs légaux russes. Au lieu de marquer clairement le but
(et l’essence) du socialisme : le passage de la terre, des
fabriques et, en général, de tous les moyens de production
à la société et le remplacement de la production capitaliste
par une production effectuée selon un plan d’ensemble dans
l’intérêt de tous les membres de la société, — au lieu de
cela, R. M. souligne d’abord le développement des associa
tions corporatives et des coopératives de consommation et
se borne à indiquer en passant que le socialisme conduit à
la socialisation de tous les moyens de production. Par con
tre, il imprime en caractères très gras que « le socialisme
n’est que le développement continu, sur un plan supérieur,
de la société moderne », phrase empruntée à Bernstein, qui
n’éclaire nullement mais obscurcit, au contraire, le sens et
la portée du socialisme. Libéraux et bourgeois sont à coup
sûr pour « le développement de la société moderne », de
sorte qu’ils se réjouiront tous de la déclaration de
R. M. Néanmoins, les bourgeois sont les ennemis du
socialisme. C’est que, dans la « société moderne », il
existe beaucoup d’aspects divers, et parmi les gens qui
usent de cette expression générale, les uns songent à un as
pect, les autres à un autre. Par conséquent, au lieu d’éclai
rer les ouvriers sur la notion de lutte de classes et de so
cialisme, R. M. ne fait qu’énoncer des phrases nébuleuses
qui déroutent le lecteur. Enfin, au lieu d’indiquer le moyen
préconisé par le socialisme moderne pour réaliser le socia
lisme — la conquête du pouvoir politique par le proléta
riat organisé, —R. M. parle seulement du passage de la
production sous leur direction sociale (celle des ouvriers),
ou sous l’administration d’un pouvoir social démocratisé,
démocratisé « par leur participation active (des ouvriers)
aux services chargés d’examiner les affaires de toutes sor
tes concernant les fabriques et les usines, aux tribunaux
d’arbitrage, aux différentes assemblées, commissions et con
férences chargées d’élaborer la législation du travail, par
la participation des ouvriers à l’administration publique,