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saires, harcèlent sournoisement tantôt «l’auteur d’un li
vre allemand sur Tchernychevski » (Plékhanov, en le met
tant d’ailleurs sur le même plan que certains écrivains lé
gaux, et cela sans aucune raison valable), tantôt le groupe
« Libération du Travail », en citant non sans les déformer
des extraits de sou programme, auquel ils se gardent bien
d’en opposer un autre tant soit peu délini. Oui, nous re
connaissons le devoir de camaraderie, le devoir de soute
nir tous les camarades, le devoir de se montrer tolérant pour
les opinions des camarades, mais pour nous le devoir de
camaraderie dérive du devoir envers la social-démocratie russe
et la social-démocratie internationale, et non inversement.
Si nous nous reconnaissons des devoirs de camaraderie
envers la Rabotchaïa Mysl, ce n’est pas que ses rédacteurs
soient nos camarades ; nous estimons que ses rédacteurs
sont nos camarades uniquement parce que et pour autant
qu’ils militent dans les rangs de la social-démocratie russe
(et donc internationale). Et c’est pourquoi, si nous sommes
convaincus que des « camarades » sont en régression par
rapport au programme social-démocrate, que des « cama
rades » rétrécissent et dénaturent les tâches du mouvement
ouvrier, nous estimons devoir dire notre opinion en toute
netteté et sans réticences d’aucune sorte !
Nous venons de dire que les rédacteurs de la Rabotchaïa
Mysl dénaturent les idées du groupe « Libération du Tra
vail ». Que le lecteur juge lui-même. «Nous risquons, écrit
R.M., de no pas comprendre ceux de nos camarades pour
qui leur programme de « libération du travail » est une
simple réponse à la question : « où prendre des forces pour
lutter contre l’autocratie ? » (ailleurs : « nos révolutionnai
res considèrent le mouvement des ouvriers comme le meil
leur moyen de renverser l’autocratie »). Ouvrez le projet de
programme des social-démocrates russes publié par le
groupe « Libération du Travail » en 1885 et reproduit
par P. Axelrod dans sa brochure A propos des tâches et de
la tactique actuelles de la social-démocratie russe (Genève
1898), et vous verrez qu’à la base du programme figure la
libération complète du travail de l’oppression du capital,
la socialisation de tous les moyens de production, la prise
du pouvoir politique par la classe ouvrière, la formation
d’un parti ouvrier révolutionnaire. Il est clair que R.M.