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ni dans le domaine économique ni dans le domaine politi
que ; elle ne peut créer de puissantes organisations de mas
se ni déployer devant toutes les masses laborieuses le
drapeau de la révolution sociale et leur apprendre à lutter
pour elle. C’est seulement dans un régime de liberté poli
tique que toute la classe ouvrière peut soutenir une lutte
décisive contre la classe bourgeoise ; et le but final de
cette lutte est la conquête du pouvoir politique par le pro
létariat et l’organisation par ce dernier de la société socia
liste. Cette conquête du pouvoir politique par le proléta
riat organisé, qui aura lait un long apprentissage de la
lutte, marquera réellement le « renversement de la iorce
en effectifs et la mainmise sur la force économique » du
gouvernement bourgeois. Mais celle prise du pouvoir n’a
jamais été définie par les social-démocrates russes comme
la tâche immédiate des ouvriers russes. Les social-démo
crates ont toujours dit que c’est seulement dans un régi
me de liberté politique et à travers une vaste lutte de masse
que la classe ouvrière russe saura créer les organisations
qui assureront cotte victoire définitive du socialisme.
Mais par quelle voie la classe ouvrière russe peut-elle
renverser l’autocratie ? Voyez donc comme les rédacteurs
de la Rabolchaïa Mysl essaient de tourner en dérision jus
qu’au groupe « Libération du Travail », qui a tondé la
social-démocratio russe et déclaré dans son programme
que « la lutte contre l’autocratie est une obligation, même
pour ceux des cercles ouvriers qui contiennent aujourd’hui
en germe le futur parti ouvrier russe ». La Rabolchaïa Mysl
(voir son n°7, ainsi que l’article examiné ici) trouve la chose
risible : le renversement de l’autocratie par des cercles
ouvriers ! Nous répondrons aux rédacteurs de la Rabolchaïa
Mysl : de qui vous moquez-vous ? De vous-mêmes ! Les
rédacteurs de la Rabolchaïa Mysl se plaignent que la polé
mique engagée contre eux par les social-démocrates russes
est dénuée de loule camaraderie. Laissons aux lecteurs le
soin de juger eux-mêmes de quel côté on mène une polémi
que dénuée de toute camaraderie : du côté des vieux so
cial-démocrates russes, qui ont nettement formulé leurs
idées et qui disent explicitement quelles sont les idées des
« jeunes » et pourquoi ils les tiennent pour erronées ; ou
bien du côté des « jeunes » qui, sans nommer leurs adver
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