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mouvement ouvrier et une tendance à fermer les yeux sur les
formes supérieures que celui-ci a déjà élaborées sous la direc
tion dessocial-démocrates russes. En effet : « notre mouvement
ouvrier, dit R. M. au début même de son article, porte en
germe des formes extrêmement varices d’organisation»,
depuis les associations constituées à l’occasion dos grèves
jusqu’aux sociétés légales (autorisées par la loi). Et rien
de plus ? demandera le lecteur étonné. R. M. n’aurait-il
vraiment pas remarqué en Russie de formes d’organisations
supérieures, plus avancées, du mouvement ouvrier ? De
toute évidence, il ne veut pas les voir, puisque à la page
suivante il répète cette thèse sous une forme plus catégori
que encore. « Actuellement, les tâches du mouvement, la
véritable cause ouvrière des ouvriers russes, dit-il, se rédui
sent à l’amélioration par les ouvriers do leur propre situa
tion en usant de tous les moyens possibles», et l’énumé
ration de ces moyens ne comprend une fois de plus que les
organisations de grève et les sociétés légales ! Ainsi, le mou
vement ouvrier russe se réduirait aux grèves et aux socié
tés légales ! Mais c’est là une contrevérité flagrante !
Depuis vingt ans déjà le mouvement ouvrier russe a fondé
une organisation plus large, a formulé des tâches plus vastes
(dont nous parlerons tout à l’heure plus en détail). Le mou
vement ouvrier russe a créé des organisations comme les
que le mouvement ouvrier juif a « un caractère politique à
part », qu’il constitue une exception. Mais c’est là encore
une contrevérité, car si l’Union ouvrière juive était une
organisation « à part », elle n'aurait pas fusionne avec di
verses organisations russes pour former le « Parti ouvrier
social-démocrate do Russie ». La fondation de ce parti
est un progrès immense du mouvement ouvrier russe dans
sa fusion avec le mouvement révolutionnaire russe. Ce pro
grès a montré clairement que le mouvement ouvrier russe
ne se réduit pas aux grèves et aux sociétés légales. Comment
a-t-il pu se faire que les socialistes russes qui collaborent
à la Rabotchaïa Mysl ne veuillent pas voir ce progrès et se
refusent à en comprendre la portée?
Cela tient à ce que R. M. ne comprend ni les rapports
du mouvement ouvrier russe avec le socialisme et le mouve-