☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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(prestations de travail) a été nettement établie dans diffé
rents ouvrages, de même que le retard considérable apporté
au développement social (et au développement du capi
talisme) par ce vestige. Certes, l’évolution du capitalisme
conduit et entraînera en fin de compte « elle-même, tout
naturellement», l’abolition de ces survivances; mais
d’abord ces dernières sont d’une vitalité extrême, de sorte
qu’on ne peut escompter leur disparition rapide ; en second
lieu, et c’est là l’essentiel, « tout naturellement » ne si
gnifie rien d’autre que le dépérissement de la paysannerie
qui est en fait (par suite des prestations de travail, etc.)
attachée à la glèbe et asservie aux grands propriétaires
fonciers. Il va de soi que les social-démocrates ne peuvent,
dans ces conditions, passer sous silence cette question
dans leur programme. On nous demandera : comment cette
revendication pourrait-elle aboutir ? Nous croyons inutile
d’en parler dans le programme. Bien entendu, cet aboutis
sement (qui dépend, comme presque tous les autres de
cette section, de la force des éléments révolutionnaires de
la paysannerie) exigera que les conditions locales soient
examinées en détail par des comités paysans élus sur place,
comme contrepoids aux comités des nobles98 qui ont con
sommé leur vol « légal » des années 60 ; les revendications
démocratiques du programme définissent suffisamment
les institutions démocratiques nécessaires à cet effet. Ce
serait précisément la « révision radicale des rapports
agraires» dont fait état le programme du groupe « Libération
du Travail ». Comme on l’a dit plus haut, nous sommes
d’accord en principe avec ce point du projet, et nous vou
drions seulement : 1) spécifier les conditions dans lesquel
les le prolétariat peut lutter pour les intérêts de classe de
la paysannerie ; 2) déterminer le caractère de la révision :
suppression des vestiges du servage ; 3) formuler les reven
dications de façon plus concrète. Nous prévoyons encore
une objection : la révision de la question relative aux
otrezki, etc., doit amener la restitution de ces terres aux
paysans. Voilà qui est clair. Mais cela ne renforcera-t-il
pas la petite propriété, la petite parcelle ? Les social-dé
mocrates peuvent-ils souhaiter le remplacement de la grande
économie capitaliste — qui se pratique peut-être sur les
terres volées aux paysans — par la petite économie ? Ne