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appel révolutionnaire. Le mouvement ouvrier suit et con
tinuera de suivre son chemin, quelles que soient les trahi
sons de la grande et de la petite bourgeoisie. S’ils en sont
capables, la social-démocratie qui n’aurait pas soutenu à
cette occasion la paysannerie perdrait pour toujours sa
bonne renommée et le droit de se considérer comme le
combattant d’avant-garde de la démocratie.
Quant à la première question posée plus haut, nous de
vons dire que la revendication d’une « révision radicale des
rapports agraires » ne nous paraît pas très claire : elle pou
vait suffire il y a quinze ans, mais on ne saurait guère s’en
contenter aujourd’hui, alors que nous devons à la fois don
ner des directives pour l’agitation et nous désolidariser des
défenseurs de la petite économie, si nombreux dans la so
ciété russe moderne et qui trouvent des partisans aussi
« influents » que messieurs Pobédonostsev, Witte et un bon
nombre do fonctionnaires du ministère de l’intérieur.
Nous nous permettrons de soumettre à l’attention des
camarades, dans la formulation approximative suivante,
la troisième section de la partie pratique de notre program
me :
« Le Parti ouvrier social-démocrate russe, donnant son
appui à tout mouvement révolutionnaire dirigé contre le
régime politique et social actuel, déclare qu’il soutiendra
la paysannerie dans la mesure où elle est capable de mener
la lutte révolutionnaire contre l’autocratie, en tant
que classe qui a le plus à souffrir de la servitude du
peuple russe et des vestiges du servage dans la société
russe.
Partant de ce principe, le Parti ouvrier social-démo
crate russe exige :
1° L’abolition des indemnités de rachat et des redevan
ces 94, ainsi que de toutes les charges qui pèsent actuelle
ment sur la paysannerie en tant que catégorie imposable.
2° La restitution au peuple des sommes extorquées aux
paysans par le gouvernement et les grands propriétaires fon
ciers sous formo d’indemnités de rachat.
3° L’abolition de la caution solidaire et de toutes les
lois empêchant le paysan de disposer de sa terre.
4° La suppression de tous les vestiges hérités du servage
qui placent les paysans sous la dépendance des grands pro-