Volume 04 pages 246-247
ce, de la parole, des réunions, etc. (il faudrait peut-être
ajouter ici spécialement : liberté des grèves) ; 6° liberté
de déplacement et d’occupations (il faudrait peut-être
ajouter ici a liberté de migration » et « suppression totale
des passeports intérieurs ») ; 7° égalité complète de tous
les citoyens, etc. ; 8° substitution de l’armement général
du peuple à l’armée permanente ; 9° « révision do toute
notre législation civile et criminelle, suppression des dis
tinctions de caste et des peines incompatibles avec la
dignité humaine». Il faudrait ajouter ici : «attribution
à la femme de droits égaux en tous points à ceux de l’hom
me ». On doit ajouter dans cette même section la revendi
cation de réformes financières, formulée dans le programme
du groupe « Libération du Travail » parmi celles que « pro
posera le parti ouvrier en s’appuyant sur ces droits poli
tiques essentiels » : « suppression du système fiscal actuel
et établissement d’un impôt progressif sur le revenu ».
Enfin, il faudrait encore ajouter ici : « élection des fonction
naires par le peuple ; droit pour chaque citoyen de pour
suivre tout fonctionnaire devant les tribunaux, sans avoir
à porter plainte par la voie hiérarchique ».
Pour ce qui est de la seconde section des revendications
pratiques, nous trouvons dans le programme du groupe
« Libération du Travail » la revendication générale « d’un
règlement par voie législative des rapports entre ouvriers
(des villes et des campagnes) et entrepreneurs, et de la
mise sur pied d’une inspection appropriée où les ouvriers
auraient leurs délégués ». Il nous semble que le parti ou
vrier doit exposer les revendications sur ce point d’une
manière plus circonstanciée et plus détaillée et exiger :
1) journée de 8 heures ; 2) interdiction du travail de nuit,
interdiction de faire travailler les enfants au-dessous de
14 ans ; 3) repos ininterrompu, pour chaque ouvrier, de
36 heures au moins par semaine ; 4) extension des lois ouvriè
res et de l’inspection du travail à toutes les branches de
l’industrie et de l’agriculture, aux fabriques de l’Etat, aux
établissements artisanaux et aux artisans travaillant à
domicile ; élection par les ouvriers d‘inspecteurs-adjoints
jouissant des mêmes droits que les inspecteurs ; 5) insti
tution de conseils de prud’hommes et de tribunaux ruraux
dans toutes les branches de l’industrie et de l’agriculture,
où les juges seraient élus en nombre égal par les patrons et
les ouvriers ; 6) interdiction absolue et générale des paie
ments en marchandises ; 7) établissement par la loi de la
responsabilité des fabricants dans tous les cas d’accident
et de mutilation des ouvriers dans l’industrie aussi bien
que dans l’agriculture ; 8) établissement par la loi du paie
ment des salaires une fois par semaine au moins à tous les
ouvriers, quelles que soient les conditions d’embauchage ;
9) abrogation de toutes les lois violant l’égalité des droits
des employeurs et des salariés (par exemple, des lois pénales
sur la responsabilité des ouvriers de fabrique et des ouvriers
ruraux pour abandon de travail ; des lois accordant aux
employeurs une liberté beaucoup plus grande qu’aux ou
vriers de dénoncer le contrat d’embauchage, etc.). (Il va
de soi que nous ne faisons qu’esquisser les revendications
souhaitables, sans leur donner la formulation définitive que
nécessite le projet.) Cette section du programme doit (en
liaison avec la précédente) fournir les thèses fondamenta
les, directrices, du travail d’agitation, sans que cela inter
dise évidemment en quoi que ce soit aux agitateurs de pré
senter des revendications quelque peu modifiées, plus con
crètes, plus particulières, dans telle ou telle localité, branche
de production, fabrique, etc. Aussi sommes-nous tenus, en
rédigeant cette section du programme, d’éviter deux ex
trêmes : d’une part, il ne faut omettre aucune des reven
dications principales, fondamentales, d’une importance
essentielle pour V ensemble de la classe ouvrière ; d’autre
part, on évitera d’entrer dans des détails trop infimes dont
il serait peu rationnel de surcharger le programme.
La revendication d’une « aide de l’Etat pour les coopé
ratives de production », qui figure dans le programme du
groupe a Libération du Travail », doit, selon nous, en être
complètement éliminée. L’expérience des autres pays, des
considérations théoriques, les particularités de la vie russe
(tendance des libéraux bourgeois et du gouvernement po
licier à flirter avec les «artels » et le « patronage » de l’« in
dustrie populaire », etc.), tout cela vient s’inscrire contre
cette revendication. (Certes, il y a 15 ans, la situation était
tout autre sous bien des rapports, et il était naturel a l'épo
que que les social-démocrates posent une telle revendica
tion dans leur programme.)