Volume 04 pages 226-227
action parlementaire, agitation électorale, réunions pu
bliques participation aux institutions sociales locales (ru
rales et urbaines), activité légale des associations profes
sionnelles (syndicales, corporatives), etc., etc. Chez nous,
pour remplacer tout cela, mais précisément tout cela, —
tant que nous n’aurons pas conquis la liberté politique
il faut un journal révolutionnaire, sans lequel nous ne pour
rons absolument pas organiser sur une vaste échelle l’ensem
ble du mouvement ouvrier. Nous ne croyons pas aux com
plots nous nous refusons à tenter de renverser le gouverne
ment’par des actions révolutionnaires sporadiques ; le mot
d’ordre pratique de notre travail est la formule de Lieb
knecht vétéran de la social-démocratie allemande : « Stu
dieren,’ propagandieren, organisieren » —apprendre, pro
pager, organiser. Et le pivot de cette activité ne peut et ne
doit être que l’organe du Parti.
Mais est-il possible, et dans quelles conditions, d’or
ganiser d’une façon rationnelle et tant soit peu stable
l’édition d’un tel journal ? C’est ce que nous examinerons
la prochaine fois.
UNE QUESTION URGENTE
Nous avons dit dans l’article précédent que notre tâche
pressante était de fonder un organe du Parti, régulièrement
publié et diliusé, et nous nous sommes demandé si c’était
possible et dans quelles conditions. Examinons les princi
paux aspects de cette question.
On pourra nous objecter tout d’abord, qu’il faudrait,
pour atteindre ce but, commencer par développer l’activité
des groupes locaux. Nous estimons que cette opinion, du
restezassez répandue, est erronée. Nous pouvons et nous
devons entreprendre sans tarder la création et la mise sur
pied d’un organe du Parti et, par conséquent, du Parti lui
même. Les conditions nécessaires à cet effet sont réunies :
l’activité locale se poursuit, et il est évident qu’elle a déjà
poussé de profondes racines, car les coups de filet de plus
en plus fréquents de la police ne la perturbent jamais long
temps ; les militants tombés au combat sont rapidement
remplacés par des forces fraîches. Le Parti possède les fonds
nécessaires aux activités d’édition, et s’est assuré le con
cours de collaborateurs littéraires, aussi bien à l’étranger
qu’en Russie. Il s’agit donc de savoir s’il faut continuer
selon le mode « artisanal » le travail qui se fait déjà, ou
s’il faut l’organiser afin qu’il devienne celui de tout le Par
ti uni, et faire en sorte qu’il se reflète tout entier dans un
seul organe commun.
Nous abordons ici le problème urgent de notre mouve
ment, son point névralgique : l’organisation. L’améliora
tion de l’organisation et de la discipline révolutionnaire,
le perfectionnement de la technique du travail clandestin,
sont d’une nécessité impérieuse. Il faut reconnaître ouver
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