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UNE QUESTION URGENTE
Nous avons dit dans l’article précédent que notre tâche
pressante était de fonder un organe du Parti, régulièrement
publié et diliusé, et nous nous sommes demandé si c’était
possible et dans quelles conditions. Examinons les princi
paux aspects de cette question.
On pourra nous objecter tout d’abord, qu’il faudrait,
pour atteindre ce but, commencer par développer l’activité
des groupes locaux. Nous estimons que cette opinion, du
restezassez répandue, est erronée. Nous pouvons et nous
devons entreprendre sans tarder la création et la mise sur
pied d’un organe du Parti et, par conséquent, du Parti lui
même. Les conditions nécessaires à cet effet sont réunies :
l’activité locale se poursuit, et il est évident qu’elle a déjà
poussé de profondes racines, car les coups de filet de plus
en plus fréquents de la police ne la perturbent jamais long
temps ; les militants tombés au combat sont rapidement
remplacés par des forces fraîches. Le Parti possède les fonds
nécessaires aux activités d’édition, et s’est assuré le con
cours de collaborateurs littéraires, aussi bien à l’étranger
qu’en Russie. Il s’agit donc de savoir s’il faut continuer
selon le mode « artisanal » le travail qui se fait déjà, ou
s’il faut l’organiser afin qu’il devienne celui de tout le Par
ti uni, et faire en sorte qu’il se reflète tout entier dans un
seul organe commun.
Nous abordons ici le problème urgent de notre mouve
ment, son point névralgique : l’organisation. L’améliora
tion de l’organisation et de la discipline révolutionnaire,
le perfectionnement de la technique du travail clandestin,
sont d’une nécessité impérieuse. Il faut reconnaître ouver
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