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suadés qu’elle a seulement posé les pierres angulaires de
la science que les socialistes doivent faire progresser dans
toutes les directions s’ils ne veulent pas retarder sur la vie.
Nous pensons que les socialistes russes surtout doivent ab
solument développer par eux-mêmes la théorie de Marx,
car celle-ci n’indique que des principes directeurs généraux,
qui s’appliquent dans chaque cas particulier, à l’Angleterre
autrement qu’à la France, à la Franco autrement qu’à
l’Allemagne, à l’Allemagne autrement qu’à la Russie. Aussi
réserverons-nous volontiers une place dans notre journal
•aux articles traitant de questions théoriques et invitons
nous tous nos camarades à discuter ouvertement sur les
points litigieux.
Quelles sont donc les principales questions soulevées
par l’application à la Russie du programme commun à
tous les social-démocrates ? Nous avons déjà dit que l’es
sence de ce programme consiste à organiser et diriger la
lutte de classe du prolétariat, dont le but final est la con
quête du pouvoir politique par le prolétariat et l’organisa
tion d’une société socialiste. La lutte de classe du proléta
riat comporte l’action économique (contre certains capita
listes ou contre certains groupes do capitalistes pour l’amé
lioration du sort des ouvriers) et la lutte politique (contre
le gouvernement pour l’extension des droits du peuple,
c’est-à-dire pour la démocratie, et pour l’extension du pouvoir
politique du prolétariat). Certains social-démocrates russes
(parmi lesquels se rangent vraisemblablement ceux qui diri
gent la Rabotchaïa Mysl) estiment que l’action économique
est infiniment plus importante, et c’est tout juste s’ils ne
renvoient pas la lutte politique à un avenir plus ou moins
éloigné. Ce point de vue est absolument faux. Tous les so
cial-démocrates sont d’accord sur la nécessité d’organiser
l’action économique de la classe ouvrière, de mener une
agitation parmi les ouvriers sur ce terrain, c’est-à-dire
d’aider les ouvriers dans leur bataille quotidienne contre
les patrons, d’attirer leur attention sur toutes les formes et
tous les cas d’oppression et de leur faire comprendre ainsi
la nécessité de l’union. Mais oublier la lutte politique pour
la lutte économique serait s’écarter du principe essentiel
de la social-démocratie internationale et oublier ce que
nous apprend toute l’histoire du mouvement ouvrier. Les