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socialiste révolutionnaire, qui n’est pas d’inventer des
plans de réorganisation de la société, ou de prêcher aux
capitalistes et à leurs valets l’amélioration du sort des ou
vriers, ou de tramer des complots, mais d'organiser la lutte
de classe du prolétariat et de diriger cette lutte dont le but fi
nal est la conquête du pouvoir politique par le prolétariat et
l'organisation de la société socialiste. • f'
Et maintenant, nous demandons : qu’ont donc apporté
de nouveau à cette théorie ces tonitruants « rénovateurs »
qui font tant de tapage à l’heure actuelle et qui se groupent
autour du socialiste allemand Bernstein ? Absolument rien'.
ils n’ont pas lait avancer d’un pas la science que Marx et
Engels nous ont recommandé de développer ; ils n’ont en
seigné au prolétariat aucun nouveau procédé de lutte : ils
n’ont fait que reculer en empruntant des bribes de théories
arriérées et en prêchant au prolétariat non pas la théorie
do la lutte, mais celle des concessions—des concessions aux
pires ennemis du prolétariat, aux gouvernements et. aux
partis bourgeois, qui cherchent inlassablement de nouveaux
moyens de traquer les socialistes. Plékhanov, l’un des
fondateurs et des chefs de la social-démocratie russe, a eu
tout à fait raison de critiquer impitoyablement la récente
«critique» de Bernstein81, dont les conceptions viennent
également d’être répudiées par les représentants dos ouvriers
allemands (au congres de Hanovre82).
Nous savons que ces mots nous vaudront une avalanche
d’accusations : on criera que nous voulons faire du parti
socialiste un ordre d’« orthodoxes », persécutant les «hé
rétiques » qui s’écartent du « dogme », qui ont une opinion
indépendante, etc. Nous les connaissons, toutes ces phrases
cinglantes à la mode. Mais elles ne contiennent pas un grain
de sens ni de vérité. Il ne saurait exister de parti socialiste
fort sans une théorie révolutionnaire qui unisse tous les
socialistes, d’où ils tirent toutes leurs convictions et qu’ils
appliquent à leurs méthodes de lutte et à leurs moyens
d’action. Défendre une telle théorie que l’on consi
dère comme profondément vraie, contre les attaques injus
tifiées et les tentatives de l’altérer ne signifie nul
lement qu’on soit l’ennemi de toute critique. Nous ne
tenons nullement la doctrine de Marx pour quelque chose
d’achevé et d’intangible ; au contraire, nous sommes per-