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spéculations arbitraires, etc., etc. Il répète ces formules
(qui ont déjà eu le temps d’écœurcr aussi les lecteurs rus
ses), sans essayer le moins du monde de démontrer en quoi
consiste l’erreur de la méthode dialectique, de dire si Hegel
ou Marx et Engels ont commis des fautes de méthode (et
lesquelles exactement). Le seul moyen par lequel Bernstein
s’elforce do motiver et d’appuyer son opinion consiste à
dénoncer comme «tendancieux » un des derniers paragra
phes du Capital (sur la tendance historique de 1 ’accumulation
capitaliste). Cette accusation est éculée au dernier degré :
elle a été formulée par Eugène Dûhring, par Julius Wolff
et par beaucoup d’autres en Allemagne ; elle a été lancée
(ajouterons-nous pour notre part) par M. I. Joukovski dans
les années 70 et par M. N. Mikhaïlovski dans les années
90, — par ce même M. Mikhaïlovski qui a naguère convaincu
M. I. Joukovski de jonglerie avec les faits à ce propos.
Quelle preuve Bernstein allègue-t-il donc pour soutenir
cette sottise usée jusqu’à la corde ? Seulement la suivante:
Marx a abordé ses « recherches » avec des conclusions déjà
prêtes à l’avance, Le Capital aboutissant en 1867 à des ré
sultats que Marx avait déjà établis dans les années 40. Une
telle «preuve» équivaut à une falsification, répond Kaut
sky, car Marx a fondé ses conclusions non pas sur une,
mais sur deux séries de recherches, comme lui-même l’a
indiqué avec précision dans la préface à Zur Kritik * (voir
la traduction russe : Critique de quelques thèses d'économie
politique** ). La première étude se situe dans les années
40, après que Marx eut quitté la rédaction de la Gazette
rhénane. Il prit cette décision parce qu’il devait traiter du
problème des intérêts matériels et qu’il avait conscience
de n’être pas préparé à cette tâche. Il se retira de l’arène
publique, écrivit-il, pour s’enfermer dans son cabinet de
travail. Ainsi (souligne Kautsky avec une allusion à l’adresse
de Bernstein), ayant douté de la justesse do ses opinions sur
les intérêts matériels, des conceptions alors dominantes sur
cette question, Marx n’estima pas ses doutes assez impor
tants pour leur consacrer tout un livre et en informer le
monde entier. Non, Marx entreprit des recherches afin de
♦ Zur Kritik der politischen Oekonomie, (Contribution à la criti
que de l'économie .politique.— N.R.)