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fait de la classe ouvrière, d’appendice de la bourgeoisie
libérale qu’elle était, un parti politique indépendant. Le
marxisme a lié en un tout indissoluble la lutte économique
et la lutte politique de la classe ouvrière, et les efforts que
déploient les auteurs du « credo » pour séparer ces formes
de lutte sont des écarts des plus malencontreux et des plus
funestes par rapport au marxisme.
Ensuite, les auteurs du « credo » se font une idée non
moins fausse de la situation actuelle du mouvement ouvrier
en Europe occidentale et de la théorie du marxisme sous
le drapeau duquel se poursuit ce mouvement. Parler d’une
« crise du marxisme », c’est reprendre le bavardage absurde
des écrivassiers bourgeois qui s’ingénient à attiser toute
divergence entre socialistes afin d’organiser la scission dans les
partis socialistes. La fameuse bernsteiniade50, telle que la
comprennent habituellement le grand public en général et
les auteurs du «credo» en particulier, est une tentative de
rétrécir la théorie du marxisme, de faire du parti ouvrier
révolutionnaire un parti réformiste, et cette tentative a
été résolument condamnée, comme il fallait s’y attendre,
par la majorité des social-démocrates allemands. Des ten
dances opportunistes se sont manifestées plus d’une fois
dans la social-démocratie allemande et, chaque fois, elles
ont été repoussées par le Parti, qui veille fidèlement sur
les principes de la social-démocratie internationale révo
lutionnaire. Nous sommes convaincus que tout essai de
transplanter en Russie les conceptions opportunistes se
heurtera à une résistance non moins énergique de la part de
l’immense majorité des social-démocrates russes.
De même, il ne saurait être question d’un « changement
radical quelconque de l’activité pratique » des partis ou
vriers d’Europe occidentale, quoi qu’en disent les auteurs du
« credo » : l'énorme importance de la lutte économi que du pro
létariat et la nécessité de cette lutte ont été reconnues dès
le début par le marxisme, et déjà dans les années 40 Marx
et Engels polémisaient avec les socialistes utopistes qui
en niaient l’importance67.
Une vingtaine d’années plus tard, lorsque se constitua
l’« Association Internationale des Travailleurs», la ques
tion de l’importance des syndicats ouvriers et de la lutte
économique fut soulevée dès son premier congrès, à Genève,