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Nous ferons remarquer à ce propos que M. Boulgakov
rapporte de façon tout à fait inexacte les idées de Kautsky.
Ce dernier ne dit nullement que l’évolution du capitalis
me conduit à la ruine de l’agriculture ; il allirme tout le
contraire. Prétendre que Kautsky parle de la « destruc
tion », de la « ruine » de l’agriculture parce qu’il fait état
de la dépression ( = crise) de l’économie agricole, de la
régression technique qui se manileste par endroits
(nota bene), cela ne se peut qu’à la condition de trai
ter son ouvrage par-dessous la jambe. Dans le chapitre X,
spécialement consacré à la question de la concurrence
d’outre-mer (c’est-à-dire de la principale condition de la
crise agraire), Kautsky déclare : « La crise imminente
n’est évidemment (natürlich) pas du tout obligée (braucht
nicht) de ruiner l’industrie qu’elle frappe. Cela n’arrive
que dans des cas très rares. En règle générale, la crise
amène seulement une transformation des rapports de
propriété existants, dans le sens du capitalisme » (273-274).
Cette remarque, faite à propos de la crise des industries
agricoles, montre clairement la conception générale de Kaut
sky sur la signilication de la crise. Dans le meme cha
pitre, il reprend ce point de vue à propos, cette fois, de
l’agriculture tout entière : «Ce qui vient d’être dit ne don
ne nullement le droit de parler de la ruine de l’agriculture
(Man braucht deswegen noch lange nicht von einem Unter
gang der Landwirtschaft zu sprechen). Mais son caractère
conservateur a disparu sans retour là où le mode de pro
duction moderne s’est solidement implanté. Le maintien
de l’ancienne routine (Das Verharren beim Alten) menace
l’exploitant agricole d’une ruine certaine ; il doit sans
cesse suivre le progrès de la technique, il doit sans cesse
adapter sa production aux conditions nouvelles... A la cam
pagne aussi, la vie économique, qui suivait jusqu’à pré
sent avec une austère monotonie une ornière éternellement
inchangée, se trouve désormais dans un état de révolution
perpétuelle, un état caractéristique du mode de production
capitaliste » (289).
M. Boulgakov « ne comprend pas » comment les ten
dances au développement des forces productives de l’a
griculture peuvent se concilier avec celles d’une aggravation
des difficultés de l’agriculture marchande. Qu’y a-t-il là