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aucun caractère scientifique. En second lieu, la supériorité
de la grande production n’est valable que dans certaines
limites. Kautsky étudie ces dernières en détail dans la
suite de son exposé. De même, il va de soi qu’elles ne sont
pas identiques pour les différentes branches de l’agricul
ture et dans des conditions économiques et sociales diver
ses. En troisième lieu, Kautsky n’ignore nullement que,
« pour le moment », il existe des branches de l’agriculture
où les spécialistes reconnaissent que la petite production
peut concurrencer la grande, par exemple les cultures ma
raîchères, la viticulture, les plantes industrielles, etc.
(S. 115). Mais ces activités ont une importance tout à lait
secondaire par rapport aux branches principales (entschei
denden) : la production des céréales et l’élevage. En outre,
« même dans les régions do viticulture et de cultures maraî
chères, il existe d’ores et déjà de grandes exploitations
assez llorissantes » (S. 115). C’est pourquoi, « si l’on parle
de l’agriculture en général (in Allgemeinen), ces branches
dans lesquelles la petite production l’emporte sur la grande
ne doivent pas entrer en ligne de compte, et on est pleine
ment en droit do dire que la grande production est nette
ment supérieure à la petite » (S. 116).
Après avoir démontré la supériorité technique de la
grande production (nous exposerons ci-après plus en détail
les arguments de Kautsky, en analysant les objections de
M. Boulgakov), Kautsky se demande : «Qu’est-ce que la pe
tite production peut opposer aux avantages de la grande ? »
et il répond : « Une plus large application et des soins
plus diligents de la part du travailleur qui, à la différen
ce d’un salarié, peine pour son propre compte, et ensuite
le niveau très bas des besoins du petit cultivateur indépen
dant, niveau inférieur même à celui de l’ouvrier agricole »
(S. 106). Et, par une suite de données Irappantes sur la
situation des paysans en France, en Angleterre et en Alle
magne, Kautsky ne met pas en doute le « travail excessif et
la consommation insuffisante dans la petite production ».
Enfin, il indique que la supériorité de la grande produc
tion est attestée aussi par l’aspiration des exploitants
agricoles à former des coopératives : « les coopératives
de production, c’est la production en grand ». On sait
comment les idéologues de la petite bourgeoisie en général