☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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cas considéré, les causes et les sources de l’endettement,
afin d’en comprendre la signification. » H s’agit là apparem
ment d’une coquille ou d’un lapsus. M. Boulgakov ne sau
rait prétendre qu’un économiste (traitant par surcroît du
«développement de l’agriculture dans la société capitaliste»
en général) doive ou meme puisse rechercher les causes de
l’endettement « dans chaque cas considéré». Si M. Boulga
kov voulait parler de la nécessité d’analyser les causes de
l’endettement dans différents pays et à différentes périodes,
nous ne pouvons tomber d’accord avec lui. Kautsky a par
faitement raison de dire que l’on a accumulé trop de mono
graphies sur la question agraire, que la tâche théorique
urgente n’est nullement d’ajouter de nouvelles monogra
phies, mais d’« étudier les tendances fondamentales de
l’évolution capitaliste de l’agriculture envisagée dans son
ensemble» (Vorrede, S. VJ*). Au nombre de ces tendances
ligure, sans aucun doute, la séparation entre l’exploitant
agricole et la terre, sous la forme d’une augmentation de
l’endettement hypothécaire. Kautsky a défini avec préci
sion et clarté la signification véritable des hypothèques,
leur caractère historiquement progressif (la séparation entre
l’exploitant agricole et la terre est une des conditions de la
socialisation de l’agriculture, S. 88), leur rôle indispen
sable dans l’évolution capitaliste de l’économie agricole**.

Tous les raisonnements de Kautsky à ce sujet ont une très
grande valeur théorique et fournissent une arme puissante
contre le verbiage bourgeois si répandu (notamment dans
«n’importe quel manuel d’économie agricole») sur les
« malheurs » de l’endettement et sur les « mesures d’assis
tance»... «Troisièmement, conclut M. Boulgakov, la terre
affermée peut à son tour être mise en gage et, en ce sens, se
trouver dans la situation d’une terre non affermée. » Etrange
argument ! Que M. Boulgakov montre ne serait-ce qu’un
* Préface, page VI. (TV.R.)
♦♦ L’augmentation de l’endettement hypothécaire n’est pas tou
jours un indice, loin de là, d’un état déshérité de l’agriculture... Le
progrès et la prospérité de l’économie agricole (tout comme son déclin)
« doivent se traduire par un accroissement des dettes hypothécaires —
d’abord, du fait des besoins croissants de l’agriculture en capitaux,
quand elle est en période d’ascension; ensuite, du fait de la hausse de
la rente foncière qui rend possible l’extension du crédit agricole» (S.87).