☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

| Éditions Communistus

Page 100 · vol. 4

« La protection de la paysannerie (Der Bauernschutz)
ne porte pas sur la personne du paysan (nul, évidemment,
ne se prononcerait contre une telle protection), mais sur
sa propriété. Or, c’est précisément la propriété du paysan
qui est la cause essentielle de sa paupérisation et de son
abaissement. D’ores et déjà, les ouvriers agricoles salariés
connaissent souvent une situation meilleure que celle des
petits paysans. La protection de la paysannerie ne sauve
garde pas celle-ci contre la misère, mais sauvegarde les fers
qui enchaînent le paysan à sa misère » (p. 320). La transfor
mation radicale de l’agriculture entière par le capitalisme
ne fait que commencer, mais elle progresse rapidement, en
faisant du paysan un travailleur salarié et en accélérant
l’exode rural. Toute tentative de ireiner ce mouvement
serait réactionnaire et nuisible : si pénibles qu’en soient
les conséquences dans la société actuelle, les entraves ap
portées à ce processus ont des résultats pires encore et
duisent la population laborieuse à une situation encore
plus misérable et désespérée. Dans la société actuelle, le
seul objectif que puisse se fixer une action d’avant-garde
est d’atténuer les effets funestes de l’essor capitaliste sur
la population, de renforcer la conscience de cette dernière
et sa capacité de défense collective. Pour cette raison,
Kautsky insiste sur les mesures suivantes : nécessité d’as
surer la liberté de déplacement, etc., suppression de tous
les vestiges de la féodalité dans l’agriculture (par exemple,
les Gesindeordnungen*, qui placent les ouvriers agricoles
dans une situation personnellement dépendante et en font
des demi-serfs), interdiction de faire travailler les enfants
avant l’âge de 14 ans, journée do travail de huit heures,
sévère police sanitaire des logements des ouvriers, etc.,
etc.

Il faut espérer que le livre de Kautsky paraîtra aussi
en traduction russe.

Rédigé en mars 1899 Conforme au texte de la revue
Publié en avril 1899 dans le n 9 4
de la revue < Natchalo »
Signé : VI. I line
Voir le renvoi à la page 52.