☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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vaut laquelle, « au cours du dernier demi-siècle », « le
prolit croît beaucoup plus rapidement que la rente »
(p.179) est trop hardie. Non seulement Ricardo (contre qui
M. Bogdanov dirige cette remarque), mais Marx aussi
constate une tendance générale de la rente à augmenter
très rapidement dans les conditions les plus diilérentes
(cet accroissement peut se produire même lorsque le prix
du blé est en baisse). La chute du prix du blé (et do la rente
dans certaines conditions), provoquée ces derniers temps
par la concurrence des terres vierges d’Amérique, d’Aus
tralie, etc., ne s’est brusquement accentuée qu’à partir
des années 70, et la note d’Engels, consacrée à la crise
agraire contemporaine, dans la section sur la rente (Das
Kapital, III, 2, 259-2607) a été formulée d’une façon
beaucoup plus prudente. Engels y constate l’existence
d’une «loi» de l’augmentation de la rente dans les pays
civilisés, qui explique « l’étonnante vitalité de la classe
des grands propriétaires fonciers », et il dit simplement
un peu plus loin que cette vitalité « s’épuise graduelle
ment » (allmâhlig sich erschôplt). — Les paragraphes por
tant sur l’agriculture sont également d’une brièveté exces
sive. En ce qui concerne la rente (capitaliste), l’auteur se
borne à indiquer, très rapidement, qu’elle est fonction de
l’agriculture capitaliste. (« Dans la période du capita
lisme, la terre continue d’être propriété privée et joue le
rôle de capital » (p.127), — et c’est tout !) Il aurait
fallu s’étendre quelque peu, afin d’éviter tout malentendu,
sur la naissance d’une bourgeoisie rurale, sur la situation
des ouvriers agricoles et sur les différences entre celle-ci et
celle des ouvriers de fabrique (niveau plus bas des besoins
et du genre de vie ; vestiges de la fixation à la glèbe ou de
diverses Gesindeordnungen *, etc.). Dommage aussi que
l’auteur n’ait pas abordé la question de la genèse de la
rente capitaliste. Après les remarques qu’il a laites sur les
colons8 et les paysans dépendants, et plus loin sur les
fermages de nos paysans, il aurait fallu caractériser briè
vement la marche générale suivie par le développement
de la rente : de la rente-travail (Arbeitsrente) à la rente
♦ Dispositions' légales qui définissaient les rapports réciproques
entre les possesseurs ae la terre et les paysans serfs. {N .R.)