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politique à la légère mir nichts dir nichts *, sans aucune
connaissance préalable, sans s’être familiarisé avec de
fort nombreuses et fort importantes questions ayant trait
à l’histoire, à la statistique, etc. Les étudiants verront
qu’on ne peut s’initier aux problèmes de l’économie so
ciale dans son développement et de son influence sur la
société en se bornant à consulter un seul ou même plu
sieurs de ces manuels et de ces cours qui se distinguent sou
vent par une étonnante « aisance dans l’exposé », mais
aussi par un étonnant manque d’idées, par l’habitude
de parler pour ne rien dire ; ils verront que les questions
économiques sont indissolublement liées aux problèmes
les plus brûlants de l’histoire et de la réalité contempo
raine, et que ces derniers plongent leurs racines dans les
rapports sociaux de production. Tel est précisément le
principal objet de tout manuel : donner les notions de
base sur le sujet traité et montrer dans quelle direction
il convient de l’approlondir et pourquoi une telle étude
est importante.
Indiquons à présent les endroits du livre de M. Bog
danov qui exigent, à notre avis, des améliorations ou des
compléments. Nous espérons que l’honorable auteur ne
nous en voudra pas d’être quelque peu tatillon et même
de chercher la petite bête : dans un abrégé, chaque phrase
et même chaque mot a une signification incomparablement
plus importante que dans un exposé circonstancié et détaillé.
M. Bogdanov s’en tient d’habitude à la terminologie
de l’école économique à laquelle il se rattache. Mais, parlant
de la forme de la valeur, il remplace ce terme par l’ex
pression « la formule de l’échange » (pp. 39 et suivantes)
qui nous semble malheureuse ; si le terme « forme de la va
leur » est en effet peu commode dans un manuel abrégé,
il vaudrait peut-être mieux dire à sa place : forme de 1 ’échan
ge ou degré de développement de l’échange, sinon on obtient
des énoncés tels que « le règne de la deuxième formule de
1 échange» (p. 43) (?). Parlant du capital, l’auteur a eu
tort de ne pas indiquer la formule générale du capital,
* Comme l’a très justement noté Kaulsky dans la préface à son
livre bien connu : Marx1 s Oekonomische Lehren {La doctrine écono
mique de K. Marx. — N.R.)