☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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ment académique » *, et bien d’autres encore... Mais en
dehors de ce mécontentement partisan, pour ainsi dire,
on indiquera sans doute ceci : poser les problèmes avec
autant d’ampleur a entraîné une extrême concision dans
l’exposé de ce « cours abrégé » qui traite à la fois, en 290
petites pages, de toutes les périodes du développement
économique, depuis la communauté du clan et les sauvages
jusqu’aux cartels et trusts capitalistes, ainsi que de la
vie politique et familiale du monde antique et du moyen
âge, sans parler de l’histoire des doctrines économiques.

L’exposé de M. Bogdanov, c’est vrai, est extrêmement succinct,
comme il le signale lui-même dans la préface en qualifiant
son livre de « résumé ». Il est certain que quelques-unes
des remarques laconiques de l’auteur, qui se rapportent
le plus souvent à des laits d’ordre historique et parfois
à des questions plus spéciales de l’économie théorique,
seront peu accessibles au lecteur débutant désireux
de s’initier à l’économie politique. Il nous semble
pourtant qu’on ne peut en faire grief à l’auteur. Nous di
rions même, sans craindre le paradoxe, que ce genre
de remarques nous apparaîtrait plutôt comme un mérite.

En effet, si l’auteur avait voulu exposer, expli
quer et motiver en détail chacune de ces remarques, son
travail aurait pris une ampleur immense ne correspon
dant absolument pas aux objectifs d’un manuel abrégé.

Au demeurant, il serait chimérique de prétendre exposer
dans un cours quelconque, lût-il le plus volumineux, les
résultats de la science contemporaine sur l’ensemble
de l’évolution économique et sur l’histoire des doctrines
depuis Aristote jusqu’à Wagner. S’il avait exclu toutes
les observations de ce genre, son livre aurait nettement
perdu de son intérêt en rétrécissant les limites et la portée
de l’économie politique. Telles quelles, ces remarques brè
ves seront, pensons-nous, très profitables à la lois aux maî
tres et aux étudiants. C’est évident en ce qui concerne les
premiers. Quant aux seconds, ils verront par l’ensemble
de ces observations qu’on ne saurait étudier l’économie
* C’est l’opinion du critique de la revue Rousskaïa Mysl (no
vembre 1897, rubrique bibliographique, p. 517). En voilà des far
ceurs !

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