Page 39 · vol. 4
recensement national du 28 janvier 18975 sur les occupa
tions auxquelles se livre la population se révèlent satisfai
sants et s’ils sont mis en œuvre, comme il se doit, ils
faciliteront de beaucoup le recensement des industries.
Mais jusque-là, tant qu’il n’y en a point, il ne peut être
question que d’enregistrer quelques gros établissements
industriels. Le système actuel de collectage et d’inter
prétation des renseignements statistiques sur ces grandes
entreprises (les « fabriques et usines » selon la terminolo
gie en vigueur) doit être reconnu comme absolument in
suffisant. Le premier défaut en est l’éparpillement de la
statistique dans différents «services» et l’absence d’une
organisation spécialisée, consacrée tout entière à la sta
tistique, centralisant le collectage, la vérification et l’exa
men de tous les renseignements concernant l’ensemble
des fabriques et des usines. Quand on dépouille les don
nées de la statistique actuelle en Russie, on s’engage
sur un terrain cloisonné en tous sens par les frontières
de divers « services » (dont les procédés et les moyens
d’enregistrement sont différents, etc.). Il arrive même que
ces démarcations passent à l’intérieur de certaines
entreprises, de telle sorte qu’une partie de l’usine (par
exemple la fonderie) relève du département de la métallur
gie, et une autre (par exemple, la fabrication d’articles
en fer) du département du Commerce et des Manufactures.
On comprend combien cela complique l’utilisation des
données et dans quelles erreurs risquent de tomber (et
tombent effectivement) les chercheurs qui n’accordent pas
une attention suffisante à cette question complexe. No
tamment pour ce qui est de la vérification des renseigne
ments, il faut dire que l’inspection des fabriques ne sera
évidemment jamais en mesure de vérifier si toutes les dé
clarations de tous les propriétaires de fabrique sont con
formes à la réalité. Avec le système actuel (quand les ren
seignements sont recueillis non au moyen d’un recense
ment effectué par un corps spécial d’agents, mais par l’en
voi de questionnaires aux propriétaires de fabrique), il
faut surtout que l’organisation statistique centrale com
munique sans intermédiaire avec tous les propriétaires de
fabriques et d’usines, qu’elle contrôle régulièrement l'homo
généité des renseignements en veillant à ce qu’ils soient