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absolue à s’orienter dans les chiffres fournis par des sources
différentes.
Citant le nombre des fabriques par sections (groupes
d’industries) et calculant les pourcentages par rapport au
chiffre total, M. Karychev perd de vue, une fois de plus,
que dans les diverses sections l’importance des petits établis
sements n’est pas la même (par exemple, dans les industries
textile et métallurgique, ils sont moins nombreux que par
tout ailleurs, soit environ 1/3 pour la Russie d’Europe ;
tandis que, dans l’industrie traitant les produits de l’éle
vage et les produits alimentaires, ils représentent les 2/3 du
total). Il s’ensuit qu’il compare des grandeurs disparates et
que ses calculs de pourcentage (p. 8) sont complètement
dénués de sens. Bref, dans la question du nombre des
« fabriques »> et do leur répartition géographique, M. Ka
rychev a manifesté une incompréhension pleine et entière
du caractère des chiffres dont il se sert et du degré de con
fiance à leur accorder.
Passant au nombre des ouvriers, nous devons dire avant
tout que les chiffres globaux, concernant ces derniers dans
notre statistique des fabriques et des usines, sont beaucoup
plus dignes de foi que les chiffres indiqués pour les fabri
ques. Evidemment, il y a encore ici pas mal de confusion,
et aussi des chiffres omis ou minimisés. Mais les données
sont moins disparates ; le flottement excessif du nombre
des petits établissements, tantôt inclus, tantôt exclus,
dans celui des fabriques, se reflète très peu sur le chiffre
global des ouvriers, pour cette simple raison que meme un
pourcentage considérable de très petits établissements ne
représente qu’un faible pourcentage du nombre total des
ouvriers. Nous avons vu ci-dessus que, pour 1894-95,
1 468 fabriques (10% du nombre total) concentrent 74% des
ouvriers. Le nombre des petites fabriques (employant moins
de 16 ouvriers) est de 7 919 sur 14 578, soit plus de la moitié,
mais' leur personnel ouvrier atteint approximativement
(même si l’on compte en moyenne 8 ouvriers par établisse
ment) environ 7%. C’est ce qui fait qu’avec des variations
énormes dans le nombre des fabriques pour 1890 (d’après
V Index) et pour 1894-95, celles du nombre des ouvriers
sont insignifiantes : en 1890, ils étaient 875 764 dans les 50
provinces de la Russie d’Europe, et, en 1894-95, 885 555