☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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Page 29 · vol. 4

vent, d’huileries, de petites féculeries, briqueteries, distil
leries de goudron, etc., etc. *
L’insouciance de M. Karychev quant à l’authenticité
des chillres qu’il utilise arrive à son comble lorsqu’il com
pare les nombres des « fabriques » par province, pour 1894-95
(d’après la Liste) et pour 1885 (d’après \q Recueil). Il déclare
le plus sérieusement du monde que le nombre des fabriques
a augmenté dans la province de Viatka, qu’il a « considé
rablement diminué » dans celle de Perm, qu’il a augmen
de façon substantielle dans celle de Vladimir, etc. (pp. 6-7).

« Et en cela on peut voir, conclut sentencieusement notre
auteur, que la diminution du nombre des fabriques sur
laquelle nous avons attiré l’attention touche moins les con
trées ayant une industrie plus développée, plus ancienne,
que celles où elle est plus jeune » (p. 7.). Une telle conclu
sion rend un son tout à fait « savant » ; dommage seulement
qu’elle soit parfaitement absurde. Les chillres utilisés par
M. Karychev sont le produit du plus pur hasard. Par exem
ple, dans la province de Perm, le nombre dos « fabriques »
entre 1885 et 1890 était respectivement, d’après le Recueil,
de 1 001, 895, 951, 846, 917 et 1 002, après quoi il est brus
quement tombé à 585 en 1891. Une des causes de ces bonds
est que l’on compte parmi les « fabriques », tantôt 469
moulins (1890), tantôt 229 (1891). Si la Liste ne totalise
dans cette province que 362 fabriques, il ne faut pas oublier
qu’elle n’inclut que 66 moulins. Si, dans la province de Vla
dimir, le nombre des « fabriques » a augmenté, il faut se
rappeler que la Liste y a recensé de petits établissements.

Dans la province de Viatka, le Recueil a enregistré entre
1887 et 1892 1, 2, 2, 30, 28 et 25 moulins respectivement,
et la Liste, 116. Bref, la comparaison entreprise par M. Ka
rychev ne fait que souligner tant et plus son inaptitude
* Voici encore un exemple montrant comment le nombre des
« fabriques » est fixé arbitrairement dans notre système « moderne »
de statistique. Pour 1894-95, la Liste enregistre dans la province
de Kherson 471 fabriques (M. Karychev, ouv. cité. p. 5), alors que,
pour 1896, M. Mikouline compte soudain 1 249 « établissements du
type fabrique et usine » (ouv. cité, p. XIII), dont 773 munis d’un
moteur mécanique et 109 sans moteur mécanique, avec un nombre
d’ouvriers dépassant la quinzaine. Tant que la notion de « fabrique »
ne sera pas claire, de tels bonds seront toujours inévitables.