☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

| Éditions Communistus

Volume 04 pages 16-17

que, pp. 1 et 2), et nous ne savons pas si elles ont été enre
gistrées dans toutes les provinces, si les données les concer
nant ont été vérifiées par l’inspection des fabriques, etc.

Il faut d’ailleurs souligner que tant que notre statistique des
fabriques et des usines ne sera pas débarrassée de la toile
d’araignée des divers «départements» dont relèvent les
différents établissements industriels, elle ne saurait être
satisfaisante : les limites des départements se confondent
souvent et subissent des modifications ; des programmes
môme identiques ne seront jamais appliqués d’une façon
absolument identique par des services dillérents. Une or
ganisation rationnelle exige absolument que l’on concentre
tous les renseignements ayant trait à tous les établissements
industriels dans une seule organisation chargée uniquement
de la statistique, et qui veillerait attentivement à ce que
les procédés utilisés pour rassembler et élaborer les données
soient les mêmes. Tant que cela n’est pas réalisé, il est in
dispensable de considérer avec une extrême circonspec
tion la statistique des fabriques et des usines, qui tantôt
inclut, tantôt exclut (suivant les époques et les provinces)
les entreprises relevant « d’un autre service ». Par exemple, les
entreprises minières et métallurgiques sont depuis longtemps
éliminées de notre statistique, mais VIndex d ’Orlov n’en a pas
moins compté, même dans sa dernière édition, nombre de
ces entreprises (presque toute la production des rails, les
usines d’Ijevsk et de Votkinsk dans la province de Viatka,
etc.) que la Liste ne cite pas, alors qu’elle recense dans quel
ques autres provinces des usines métallurgiques qui ne fi
guraient pas auparavant dans la statistique «des fabriques
et des usines » (par exemple, la fonderie do cuivre Siemens
dans la province d’Elizavetpol, p. 330). L’« Introduction »
à la Liste mentionne dans la section VIII la sidérurgie, les
hauts fourneaux, les fonderies de fonte et de cuivre, etc.

(p. III), mais ne précise pas le moins du monde comment
on a différencié les usines métallurgiques des entreprises
« du ressort » du département du Commerce et des Manu
factures. 2° Seuls les établissements industriels sont soumis
au recensement. Cet indice n’est nullement aussi clair qu’il
le semble au premier abord : pour classer séparément les
établissements artisanaux et agricoles, il faut observer des
règles détaillées et minutieuses, établies en fonction de

chaque industrie. D’abondants exemples de la confusion
créée par l’absence de ces règles seront donnés un peu plus
loin. 3° Le nombre des ouvriers de l’entreprise ne doit pas
être inférieur à 15. On no sait pas s’il faut compter seulement
les ouvriers qui travaillent à l’intérieur de l’établissement
ou également ceux qui travaillent au dehors ; on n’explique
pas comment les distinguer les uns des autres (c’est d’ail
leurs une question malaisée), s’il faut compter les travail
leurs auxiliaires, etc. Dans le livre déjà cité, M. Mikouline
fournit des exemples de la confusion qui découle de ce man
que de clarté. La Liste cite bon nombre d’entreprises qui
ont des ouvriers seulement à l’extérieur, en dehors de leur
enceinte. Il va de soi que la tentative d’englober tous les
établissements de ce genre (c’est-à-dire tous les magasins
qui distribuent du travail, toutes les entreprises fournissant
de l’ouvrage aux industries dites artisanales, etc.) ne peut
que faire sourire, étant donné le système actuellement uti
lisé pour recueillir les renseignements ; quant aux chiffres
fragmentaires concernant quelques provinces et quelques
branches do la production, ils sont insignifiants et ne font
qu’embrouiller les choses. 4° Au nombre des « fabriques et
usines » figurent tous les établissements possédant une chau
dière à vapeur ou une machine à vapeur. Voilà un indice
très précis et très bien choisi, car l’utilisation de la vapeur
est réellement caractéristique du développement de la gran
de industrie mécanique. 5° De même, les établissements
possédant « d’autres moteurs mécaniques » (pas à vapeur).

Cet indice est très vague et trop général : il permet de classer
parmi les fabriques les établissements utilisant comme force
motrice l’eau, le vent ou un cheval. Comme il ne saurait
être question de recenser tous les établissements de ce genre,
il doit inévitablement en résulter une confusion dont nous
verrons des exemples tout à l’heure. 6° Au nombre des « fa
briques et usines » figurent les entreprises ayant « des instal
lations d’usines et de fabriques ». Ce dernier indice, abso
lument indéterminé et vague, réduit à néant tous les précé
dents et rend inévitablement les données chaotiques et non
comparables. Cette définition sera immanquablement com
prise de façon différente suivant les provinces, et d’ailleurs
est-ce bien là une définition ? On appelle fabrique ou usine
un établissement qui possède des installations de fabrique