☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

| Éditions Communistus

Volume 04 pages 14-15

sements industriels (et artisanaux) de toute espèce, co qui
entraînait évidemment un chaos inextricable du fait qu’il
est absolument inconcevable de dresser une liste complète
de toutes les entreprises de ce genre avec les moyens dont
nous disposons (c’est-à-dire sans un recensement rigoureux
des industries) ; dans certaines provinces ou certaines bran
ches do la production, on faisait entrer en ligne de compte
des centaines ou des milliers d’établissements de très faible
importance, et dans d’autres seulement les plus grosses
« fabriques ». Il est donc naturel que ceux qui ont tenté
les premiers d’analyser scientifiquement les données de no
tre statistique des fabriques et des usines (dans les années 60)
aient consacré toute leur attention à cette question et se
soient efforcés de distinguer les branches de production
où les données sont plus ou moins dignes de foi, et celles
où elles sont tout à fait douteuses, de séparer les établis
sements assez importants pour fournir des données satisfai
santes et ceux trop petits pour qu’il en soit de même. Bou
chin *, Bock ** et Timiriazev *** ont donné des indica
tions extrêmement précieuses sur toutes ces questions et,
si elles avaient été soigneusement suivies et développées
par les auteurs de notre statistique des fabriques et
des usines, nous disposerions probablement aujourd’hui de
données très acceptables. Mais toutes ces indications sont
pratiquement restées lettres mortes, selon l’habitude,
et la statistique des fabriques et des usines a conservé
son aspect chaotique. A partir de 1889, le département
du Commerce et des Manufactures a commencé à publier
des Recueils de données sur V industrie de fabrique et
d'usine en Russie (pour 1885 et les années suivantes),
qui marquent un certain progrès : on a éliminé les petites
entreprises, c’est-à-dire celles dont la production est in
férieure à 1 000 roubles. Il va de soi que cette norme était
♦ Annuaire du ministère des Finances, fascicule I, Saint
Pétersbourg 1869.

♦♦ Annales statistiques de V Empire de Russie, série II, fasc. 6.

Saint-Pétersbourg 1872. Matériaux statistiques sur l’industrie de
fabrique et d’usine de la Russie d’Europe, élaborés sous la direc
tion de I. Bock.

Atlas statistique des principales industries usinières de la Russie
d'Europe avec la liste des fabriques et des usines. Trois fascicules, Saint
Pétersbourg 1869, 1870 et 1873.

trop basse et trop simpliste : il eût été ridicule d’escompter
un recensement complet de tous les établissements industriels
ayant une production supérieure à cette somme puisque les
renseignements étaient recueillis par la police. Comme par
le passé, dans certaines provinces et certaines industries on
tenait compte d’une quantité de petites entreprises dont la
production se situait entre 2 000 et 5 000 roubles, tandis que
d’autres provinces et d’autres branches les omettaient. Nous
en verrons des exemples plus loin. En!in, le dernier système
en date de notre statistique des lubriques et des usines a in
troduit un indice tout différent pour délinir la notion de
« fabrique et usine ». Sont objets du recensement « tous les
établissements industriels » (parmi « ceux qui sont, du res
sort » de l'inspection des fabriques} « employant un minimum
de 15 ouvriers, et également ceux qui, avec un nombre d’ou
vriers inférieur à 15, possèdent une chaudière à vapeur, une
machine à vapeur ou d'autres moteurs mécaniques et machines
ou des installations d'usine ou de fabrique »*. Nous devons
analyser en détail ladite définition (dont nous soulignons
les points particulièrement obscurs), mais remarquons d’ores
et déjà que cette notion de « fabrique et usine » est entière
ment nouvelle dans notre statistique : jusqu’à présent, on
n’avait jamais essayé de la limiter aux établissements em
ployant un nombre déterminé d’ouvriers, ou possédant un
moteur à vapeur, etc. D’une façon générale, déterminer
rigoureusement la notion de « fabrique et usine » est ab
solument indispensable, mais la définition qu’on propose
est malheureusement très imprécise, obscure et vague. Voici
les caractéristiques à retenir pour les établissements recen
sés par la statistique « des fabriques et des usines » : 1° Le
lait que l’entreprise est du ressort de l’inspection des fabri
ques. On exclut apparemment les établissements qui appar
tiennent au Trésor, etc., les entreprises minières et métallur
giques, etc. Mais la Liste comprend nombre de fabriques
appartenant au Trésor et à l’Etat (voir la liste alphabéti
* Circulaire du 7 juin 1895 citée par Kobéliatski (I nstructions
pour les fonctionnaires de l'inspection des fabriques, etc., 4e édition,
Saint-Pétersbourg 1897, p. 35. Souligné par nous). Dans l’« Introduc
tion » à la Liste cette circulaire n’est pas reproduite, et M. Karycbev
ne s’est pas soucié de savoir en interprétant les matériaux de la Liste,
ce que celle-ci entend par « fabriques et usines » !!