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quillité. Les ouvriers doivent déclarer et expliquer publi
quement aux masses que c’est un mensonge, que le véritable
foyer de violence, d’excès et de débordements, c’est le gou
vernement autocratique russe lui-même, l’arbitraire de la
police et des fonctionnaires.
Quant à savoir comment organiser la protestation, c’est
aux organisations social-démocrates locales et aux groupes
ouvriers locaux d’en décider. La distribution, la dillusion,
l’affichage de tracts, la convocation d’assemblées où seront
invitées, dans la mesure du possible, toutes les classes de la
société, telles sont les formes de protestation les plus ac
cessibles. Mais il serait souhaitable, là où il existe des
organisations solides et fortement assises, qu’on essaye d’or
ganiser une protestation plus large et plus ouvertement af
firmée, sous la forme d’une manilestation publique. Un
excellent exemple nous est fourni par la manilestation
qui eut lieu le 1er décembre de l’an dernier, à Kharkov,
devant la rédaction du loujny Kraï. On célébrait l’anni
versaire de cet infâme journal qui persécute toute aspira
tion à la lumière et à la liberté et exalte toutes les atrocités
de notre gouvernement. La foule qui se rassembla devant
la rédaction déchira solennellement des numéros du louj
ny Krdi, les attacha à la queue des chevaux, s’en servit
pour envelopper des chiens, lança contre les vitres des pier
res et des boules puantes, le tout au cri do : « A bas la
presse vendue ! ». Voilà bien comment méritent d’être
fêtées, non seulement les rédactions des journaux vénaux,
mais encore toutes nos administrations gouvernementales.
Si elles ne célèbrent que rarement l’anniversaire d’une
largesse des autorités, elles méritent toujours l’anniver
saire d’un règlement de compte de la part du peuple. Tout
acte d’arbitraire ou de violence de la part du gouvernement
est un motif légitime pour une manifestation de ce genre.
Que la déclaration publique du gouvernement au sujet de
la répression contre les étudiants ne reste pas sans une ré
ponse publique de la part du peuple !
Rédigé en janvier 1901
Publié au février 1901 dans le n° 2
de l't Ishra »
Conforme au texte de l’ « I skra »