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Ainsi, il s’intéresse déjà infiniment moins aux sociétés
privées qui ne poursuivent pas le but moralement si res
pectable et politiquement si inoffensif du lucre (à moins
qu’on ne considère comme une manifestation d’intérêt la
tendance à entraver, à interdire, à fermer, etc.). Pendant
1’«exercice » considéré — l’auteur de ces lignes est fonction
naire et espère, en conséquence, que le lecteur lui pardonnera
d’user de termes bureaucratiques — ont été approuvés les
statuts de deux sociétés (la société de secours aux écoliers
nécessiteux du lycée de garçons de Vladicaucase et la so
ciété de promenades et excursions guidées et commentées
de Vladicaucase) et a été très gracieusement autorisée la
modification des statuts de trois autres (la caisse d’épargne
et de prêt et la caisse de secours des ouvriers et employés
des usines de Ludinovo et de Soukreml et du chemin de
fer de Maltsev ; la première société de planteurs de houblon ;
la société de bienfaisance pour l’encouragement du travail
des femmes), cinquante-cinq textes concernant les sociétés
commerciales et industrielles et cinq pour toutes les autres.
Dans la sphère des intérêts commerciaux et industriels,
«nous» tâchons de rester à la hauteur de la situation, do
faire tout ce qui est possible pour faciliter les associations
entre négociants et industriels (nous tâchons, mais nous
n’y arrivons pas, car la lourdeur de la machine et la paperas
serie sans bornes limitent très étroitement le « possible »
dans un Etat policier). Mais, en ce qui concerne les associa
tions non commerciales, nous sommes par principe pour
l’homéopathie. Une société de planteurs de houblon ou
d’encouragement du travail des femmes, passe encore ! Mais
des promenades guidées et commentées... Dieu sait de
quoi on peut parler au cours de ces promenades, et la surveil
lance vigilante de l’inspection académique n’en sera-t-elle
pas rendue plus difficile ? Non, voyez-vous, il ne faut pas
jouer avec le feu.
Les écoles. On en a fondé trois, ni plus ni moins. Et quel
les écoles ! Une école élémentaire de bouviers dans le do
maine de Son Altesse Impériale le grand-duc Pierre Niko
laïévitch, au village de Blagodatnoïé. Que les villages appar
tenant aux grands-ducs doivent tous être bénis *, je n’en
♦ Blagodatnoïé signifie .« béni ». (N.R.)