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S. Popov frères pour le commerce du thé, de la société Nau
mann et CIe pour la fabrication du carton et du carton bitu
mé, de la maison I. Ossipov et CIe (tannerie et commerce
des cuirs et des toiles de chanvre et de lin), etc., etc. Enfin,
cette même catégorie d’actes législatifs en comprend encore
11, dont six sont consacrés à la satisfaction de certains
besoins du commerce et de l’industrie (fondation d’une ban
que publique et d’une société de crédit mutuel, fixation des
prix de quelques valeurs acceptées en garantie de soumissions,
règlement concernant la circulation sur les chemins de fer
des wagons appartenant à des particuliers, instruction pour
les courtiers de la Bourse des blés de Borissoglebsk), tandis
que les cinq autres instituent auprès de quatre usines et
d’une mine six nouveaux postes d’agents et deux postes
de sous-officiers de police montée.
Ainsi, 60 actes législatifs sur 91, c’est-à-dire les deux
tiers, sont consacrés à la satisfaction la plus immédiate
de divers besoins pratiques de nos capitalistes et (partiel
lement) à leur protection contre les émeutes ouvrières. Le
langage impartial des chiffres atteste que notre gouverne
ment, par le caractère prédominant de ses lois et décisions
ordinaires, est le fidèle serviteur des capitalistes, et qu’il
joue à l’égard de la classe capitaliste dans son ensemble
exactement le même rôle qu’un quelconque bureau perma
nent du congrès des maîtres de forges ou le secrétariat du
syndicat des sucriers à l’égard des capitalistes de ces diver
ses branches. Bien sûr, le fait que la moindre modification
au statut d’une société ou la prolongation des échéan
ces de paiement de ses actions font l’objet d’actes législa
tifs particuliers, est dû purement et simplement à la lourdeur
de notre machine d’Etat ; un petit « perfectionnement du
mécanisme », et tout cela passera dans le ressort des auto
rités locales. Mais, d’autre part, la lourdeur du mécanisme,
la centralisation excessive, le besoin qu’a le gouvernement
de mettre son nez partout, constituent des phénomènes
d’ordre général qui s’étendent à l’ensemble de notre vie
sociale et sont loin de se borner à la sphère du commerce
et de l’industrie. Aussi le nombre comparé des textes légis
latifs de telle ou telle catégorie peut-il fort bien nous faire
savoir approximativement à quoi pense notre gouvernement,
à quoi il réserve sa sollicitude, à quoi il s’intéresse.