☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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Page 417 · vol. 4

sortes d’affaires. Dans le meilleur des cas, cos témoins no
peuvent être que des gens qui sont entre les mains do la police ;
une personne extérieure n’aura que très exceptionnellement
L’occasion d’observer les « leçons » administrées dans les
commissariats par la police. Or, il est facile à la police
d’exercer une pression sur des témoins qui sont entre ses
mains. C’est ce qui est arrivé dans le cas qui nous intéresse.

Le témoin Frolov, qui était dans la chambre d’arrêt pen
dant le meurtre, a d’abord déclaré, au cours do l’enquête
préliminaire, que Vozdoukhov avait été battu par les po
liciers et par l’inspecteur ; ensuite il a mis hors de cause
l’inspecteur Panov ; devant le tribunal, enfin, il a déclaré
que personne de la police n’avait battu Vozdoukhov, que
Sémakhine et Barinov (d’autres détenus, qui furent les
principaux témoins de l’accusation) l’avaient incité à
poser contre la police, que la police ne l’avait aucunement
incité ni ne lui avait seriné la leçon. Les témoins Fadéïev
et Autonova déposèrent que personne du corps de garde n’a
vait touché du doigt Vozdoukhov : tous sont restés assis
tranquillement, paisiblement, et il n’y avait pas eu la
moindre dispute.

Comme vous le voyez, encore un fait des plus habituels.

Et les autorités judiciaires l’ont accueilli, une fois de plus,
avec leur indifférence accoutumée. Une loi punit assez sévè
rement le faux témoignage en justice. Des poursuites enga
gées contre ces deux faux témoins auraient répandu plus
de lumière encore sur les abominations de la police, abomi
nations contre lesquelles sont presque absolument sans
fense ceux qui ont le malheur de tomber entre ses griffes
(et ce malheur arrive régulièrement et constamment à des
centaines de milliers de « simples » gens) ; mais le tribunal
ne pense qu’à appliquer l’article tant, et non à suppléer
à cette absence de protection. Ce détail du procès, comme tous
les autres d’ailleurs, met clairement en évidence ce filet
infiniment vaste et solide, cet ulcère invétéré, dont on ne
peut se délivrer sans se débarrasser de tout ce système d'ar
bitraire illimité de la police et d’absence complète de
droits pour le peuple.

Il y a trente-cinq ans environ, le célèbre écrivain russe
F. Réchetnikov fut victime d’une regrettable mésaventure.

A Saint-Pétersbourg, il se rendit à la Maison de la Noblesse,
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