Volume 04 pages 330-331
vriers et du peuple tout entier. Ainsi que nous l’avons dit
tout à l’heure, seul un parti ouvrier socialiste peut livrer
ce combat, en diifusant parmi les ouvriers des notions
justes sur le gouvernement et sur la cause ouvrière. Une
autre fois, nous parlerons plus spécialement de la façon
dont les grèves sont menées chez nous, en Russie, et de
l’usage que doivent en faire les ouvriers conscients. Pour
le moment, il nous faut souligner que les grèves, comme
on l’a dit ci-dessus, sont «l’école de la guerre» et non
la guerre elle-même, qu’elles sont seulement un des moyens
de la lutte, une des formes du mouvement ouvrier. Des
grèves isolées les ouvriers peuvent et doivent passer et
passent effectivement dans tous les pays à la lutte de la
classe ouvrière tout entière pour l’émancipation de tous
les travailleurs. Lorsque tous les ouvriers conscients de
viennent des socialistes, c’est-à-dire qu’ils aspirent à
cette émancipation, lorsqu’ils s’unissent à travers tout
le pays pour propager le socialisme parmi les ouvriers,
pour enseigner aux ouvriers tous les procédés de lutte contre
leurs ennemis ; lorsqu’ils forment un parti ouvrier socia
liste luttant pour affranchir tout le peuple de l’oppression
gouvernementale et pour émanciper tous les travailleurs
du joug du Capital, alors seulement la classe ouvrière
adhère sans réserve au grand mouvement des ouvriers de
tous les pays, qui rassemble tous les ouvriers et arbore
le drapeau rouge avec ces mots : « Prolétaires do tous les
pays, unissez-vous ! »
Rédigé fin 1899
Publié pour la première fois en 1924 Conforme à un manuscrit, recopié
dans le nQ 8-9 de la revue « Pro~ par une main inconnue
lélarskaïa Révolulsia »
PROJET DE DECLARATION DE LA REDAC
TION DE USERA 111 ET DE LA ZABI A 116
Au moment où nous entreprenons la publication de
deux organes social-démocrates: une revue politique et
scientiiique et un journal ouvrier destiné à toute la Russie,
nous jugeons nécessaire de dire quelques mots de notre
programme, du but auquel nous visons et de la façon dont
nous comprenons nos tâches.
Nous traversons une période d’une importance excep
tionnelle dans l’histoire du mouvement ouvrier russe et
do la social-démocratie russe ; tout semble indiquer que
notre mouvement est entré dans une phase critique : il
s’est répandu si largement, il a jeté dans les coins les plus
divers du pays tant de jeunes pousses vigoureuses, que nous
le voyons aujourd’hui manifester avec une force irrésistible
sa tendance à se consolider, à prendre une forme supérieure,
à se donner une physionomie et une organisation nettement
définies. En effet, ces dernières années ont été caractérisées
par une diffusion incroyablement rapide des idées social
démocrates parmi les intellectuels de chez nous, et à ce
courant de la pensée sociale répond le mouvement spontané,
absolument indépendant, du prolétariat industriel, qui com
mence à s’unir et à combattre ses oppresseurs, en manifes
tant une ardente aspiration au socialisme. Des cercles d’ou
vriers et d’intellectuels social-démocrates surgissent par
tout, on voit paraître des feuilles d’agitation locales ; la
demande de publications social-démocrates croît et dé
passe immensément l’offre, — et les persécutions renfor
cées du gouvernement sont incapables d’arrêter ce mouve
ment.