Volume 04 pages 304-305
foyers d’agitation, une couverture commode pour établir
des liaisons, etc., etc., mais c’est tout. Dépenser les forces
des socialistes pour aider à la formation d’associations est
on ne peut plus irrationnel ; accorder un rôle à part à ces
associations est une erreur ; penser que les associations
légales peuvent être « complètement indépendantes de la
participation et de la pression des patrons » est tout simple
ment ridicule.
Enfin, les plans du Comité de Kiev en matière d’organi
sation portent également l’empreinte de l’étroitesse de ses
vues et de leurs particularités spécifiques. A la vérité,
nous sommes pleinement d’accord avec le Comité de Kiev
pour dire qu’il est inopportun d’annoncer dès maintenant
la reconstitution du Parti et d’élire un nouveau Comité
central, mais nous considérons comme complètement er
ronée son opinion sur le « caractère purement économi
que du mouvement », et suivant laquelle le prolétariat russe
ne serait « pas encore mûr pour l’agitation politique».
Ce serait également une erreur d’attendre que «les
groupes locaux aient pris de la force, aient augmenté
en nombre et consolidé leurs liaisons avec le milieu
ouvrier » : un tel renforcement conduit souvent à une
faillite immédiate.
Non, nous devons immédiatement entreprendre l’unifi
cation et la commencer sur le plan des publications, en
fondant un organe commun, qui doit tenter do pré
parer la reconstitution du Parti en servant d’organe pour
toute la Russie, en rassemblant les correspondances et les
matériaux provenant des cercles de toutes les régions, en
faisant une place à la discussion des questions litigieuses,
en élargissant le cadre de notre propagande et de notre agi
tation, en accordant une attention toute spéciale aux
questions d’organisation, aux procédés tactiques et techni
ques à employer pour mener notre affaire, en satisfaisant
tous les besoins des ouvriers les plus développés et en éle
vant constamment les couches inférieures du prolétariat
(attirées par les correspondances ouvrières, etc.) au niveau
d’une participation de plus en plus consciente au mouve
ment socialiste et à la lutte politique.
C’est seulement par cette voie, nous en avons la convic
tion, que peuvent être préparées les conditions concrètes
nécessaires à l’unification et à la reconstitution du Parti
et c’est seulement une polémique menée Irancliement et à
visage découvert contre 1’« économisme » étroit et contre
les idées bernstciniennes de plus en plus répandues qui peut
assurer le développement régulier du mouvement ouvrier
russe et de la social-démocratie russe.
Rédigé fin 1899
Publié pour la première fois en 1928
dans le Recueil Lénine VU
Conforme au manuscrit, recopié par
une main inconnue
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