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augmenté de 1882 à 1895. En 1882, elle représentait 28,8%
de la superficie totale ; en 1895, 29,9%. Cet accroissement
des exploitations paysannes moyennes allait de pair avec
la diminution de la surlace des grandes exploitations pay
sannes (de 20 à 100 hectares ; 1882 : 31,1% ; 1895 : 30,3%).
« Ces chiffres, dit Kautsky, réjouissent le cœur de tous
les bons citoyens qui voient dans la paysannerie le plus
solide rempart du régime actuel. Elle ne bouge donc pas,
cette agriculture, s’écrient-ils avec enthousiasme, le dogme
marxiste ne saurait lui être appliqué. » On interprète le
développement des exploitations paysannes moyennes com
me le début d’une nouvelle ère de prospérité pour la pay
sannerie.
« Mais les racines de cette prospérité plongent dans
un marais », répond Kautsky à ces bons citoyens. « La pros
périté ne découle pas du bien-être de la paysannerie, mais
de V asservissement dont souffre toute l’agriculture» (230).
Kautsky vient de dire que « malgré tout le progrès techni
que, on observe dans certains endroits (les italiques sont de
Kautsky) — on ne peut en douter — un déclin de l’agri
culture » (228). Ce déclin conduit, par exemple, à une
renaissance do la féodalité, à des tentatives d’enchaîner
les travailleurs à la terre et de leur imposer certaines re
devances. Quoi de surprenant si, à partir de cet « asservis
sement », revivent des formes d’exploitation surannées ?
Quoi de surprenant si la paysannerie, qui se distingue géné
ralement de la main-d’œuvre de la grande production par
un niveau plus bas de ses besoins, par sa plus grande apti
tude à endurer la faim et à s’échiner au travail, résiste plus
longtemps en période de crise ? * «La crise agraire s’étend
* « Les petits agriculteurs, dit ailleurs Kautsky, résistent plus
longtemps dans une situation désespérée. On est pleinement fondé
à douter que ce soit là une supériorité de la petite production »
(S. 134).
Signalons à ce propos que les vues de Kautsky sont entièrement
confirmées par les données de Koenig qui décrit en détail dans son
livre {Die Lage der englischen Landwirtschaft, etc., Jena 1896, von
Dr F. Koenig) (Dr. F. Koenig: La situation de l'agriculture anglaise,
etc., léna 1896.—TV.7?.) l’état de l’agriculture anglaise dans quelques
comtés parmi les plus typiques. On trouve là une joule de renseigne
ments sur le travail excessif et la consommation insuffisante des pe
tits agriculteurs comparés aux ouvriers salariés, et aucune indication