☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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Page 151 · vol. 4

culent sur les domaines, mais nullement les intérêts de
l’agriculture et encore moins ceux de son avenir, de la
nération future des exploitants agricoles » (199). Quant au
prix de la terre, c’est de la rente capitalisée.

La seconde difficulté à laquelle se heurte l’agricultu
re marchande est que celle-ci implique nécessairement la
propriété privée de la terre, ce qui a pour conséquence qu’une
fois transmise par voie d’héritage elle est soit morcelée
(et ce morcellement entraîne même par endroits une régres
sion technique), soit grevée d’hypothèques (quand l’héritier
qui a reçu la terre verse aux autres héritiers un capital
en argent qu’il se procure en empruntant sur son terrain).

M. Boulgakov reproche à Kautsky de « négliger dans son
tableau le côté positif » de la mobilisation de la terre. Ce
grief est dénué de tout fondement, car Kautsky a claire
ment montré au lecteur, tant dans la partie historique de
son livre (notamment dans le chapitre III de la section I
qui traite de l’agriculture féodale et des causes de son rem
placement par ragriculture capitaliste) que dans celle des
applications *? le côté positif et la nécessité historique de
la propriété privée du sol, de l’assujettissement de l’agri
culture à la concurrence, et aussi, par conséquent, de la
mobilisation de la terre. En ce qui concerne un autre re
proche adressé par M. Boulgakov à Kautsky, à savoir que
celui-ci n’étudie pas le problème « du degré différent d’ac
croissement de la population dans diverses régions », il
nous apparaît absolument inintelligible. M. Boulgakov
s’attendait-il vraiment à trouver dans le livre de Kautsky
des dissertations sur la théorie do la population ?

Sans insister sur la question des majorats, qui (après
ce qui vient d’être exposé) ne présente rien de nouveau,
passons à celle de l’exploitation de la campagne par la
ville. Quand M. Boulgakov prétend que Kautsky « n’oppose
pas aux côtés négatifs les côtés positifs, et avant tout l’im
portance de la ville en tant que marché pour l’agriculture »,
il est en contradiction flagrante avec la réalité. L’impor
tance de la ville en tant que marché pour l’agriculture a
* Kautsky s’est élevé résolument contre toutes les restrictions
médiévales apportées à la mobilisation de la terre, contre les majo
rats (fidéicommis et Ancrbenrecht), contre tout soutien accordé à la
communauté moyenâgeuse paysanne (S. 332), etc.