Page 146 · vol. 4
Que la grande production agricole en Allemagne ait pris
un caractère plus intensif et plus capitaliste, c’est ce qui res
sort, avant tout, de l’augmentation du nombre des machines
agricoles à vapeur : il a quintuplé do 1879 à 1897. M. Boul
gakov a complètement tort d’alléguer que le nombre ab
solu de toutes les machines en général (et non des machines
à vapeur) dans les petites exploitations (jusqu’à 20 hecta
res) est beaucoup plus considérable que dans les grandes,
et aussi qu’en Amérique les machines sont utilisées dans
l’agriculture extensive. Nous ne parlons pas pour l’instant
de l’Amérique, mais de l’Allemagne, où il n’existe pas de
bonanza farms. Voici des données sur le pourcentage en
Allemagne (en 1895) des exploitations dotées de charrues
et de batteuses à vapeur :
Pourcentage
des exploitations pourvues:
Exploitations
de charrues de batteuses
û vapeur A vapeur
>qu’à 2 hect. 0,00 1,08
2 à 5 — 0,00 5,20
5 à 20 — 0,01 10,95
20 à 100 - 0,10 16,60
- 100 hect. et plus 5,29 61,22
Et maintenant, si le nombre total des machines à vapeur
employées dans l’agriculture en Allemagne a quintuplé,
est-ce que cela ne montre pas que la grande production est
devenue plus intensive ? 11 ne faut seulement pas oublier,
comme le fait de nouveau M. Boulgakov à la page 21,
que, dans l’agriculture, l’accroissement de dimensions
des entreprises ne signifie pas toujours l’augmentation
de la superficie exploitée.
Ensuite, le fait que la grande production a pris un ca
ractère plus capitaliste ressort de l’élévation du nombre
des employés agricoles. Boulgakov a tort de qualifier de
«curieux» cet argument de Kautsky : «c’est l’accroisse
ment du nombre des officiers en même temps que diminuent
les effectifs de l’armée» —à propos de la réduction du
nombre des salariés agricoles. Nous le répéterons : rira