☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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Page 131 · vol. 4

delà de la norme par le petit cultivateur, on tant que phé
nomène généralisé, ressort avec évidence du lait que tous
les auteurs bourgeois témoignent unanimement do l’« ap
plication » et de l’« esprit d’économie » du paysan, alors
qu’ils accusent les ouvriers de « paresse » et de « dissipa
tion ».

Les petits paysans — dit l’auteur, cité par Kautsky,
d’une étude sur la vie de la population rurale de West
phalie —accablent leurs enfants d’une besogne au-delà de
toute mesure, au point que leur développement physique est
retardé ; le travail salarié ne présente pas d’aussi mauvais
côtés. A une commission parlementaire chargée d’une
enquête sur la vie rurale en Angleterre (1897) un petit
paysan de Lincoln a déclaré : « J’ai élevé toute une famille
et je l’ai assommée de travail.» Un autre dit: «Nous
peinons, nos entants et nous, jusqu’à 18 heures par jour,
en moyenne 10-12 heures. » Un troisième : « Nous four
nissons un labeur plus pénible que les journaliers, nous
travaillons comme des esclaves. » M. Read caractérise de
la façon suivante, devant la même commission, la situation
du petit paysan dans les régions où domine l’agriculture
au sens étroit du mot : « L’unique moyen qu’il ait do te
nir, c’est de travailler pour deux journaliers, et de
penser autant qu’un seul. Ses enfants sont plus harassés
et élevés dans des conditions pires que ceux des journa
liers » {Royal Commission on Agriculture final report*,
pp. 34, 357. Cité par Kautsky, S. 109). M. Boulgakov pré
tendrait-il affirmer que les journaliers travaillent aussi
souvent pour deux paysans ? Mais ce qui est bien caracté
ristique, c’est le fait suivant, cité par Kautsky, qui mon
tre comment « l’aptitude des paysans à subir la faim
(Hungerkunst) peut entraîner une supériorité économique
de la petite production » : la comparaison de la rentabilité
de deux exploitations paysannes dans le pays de Bade
révèle dans l’une, la grande, un déficit de 933 marks, et
dans l’autre, deux fois plus petite, un profit de 191 marks.

Mais la première exploitation qui employait uniquement
des ouvriers salariés, devait, selon l’usage, les nourrir
* Compte rendu final de la Commission royale d'enquête sur
l'agriculture. (N.R.)
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