☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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la théorie de la réalisation ; en second lieu, que je con
sidère la distinction introduite par Strouvé comme confuse
et que je n’y vois aucune utilité véritable. En troisième
lieu, je tiens non seulement pour contestable, mais pour
manifestement erronée l’allirmation suivante de Strouvé :
« Marx lui-même, sans aucun doute, ne concevait pas
clairement le rapport entre les fondements sociologiques »
de sa théorie et l’analyse des phénomènes relatifs au mar
ché, et « la théorie de la valeur, telle qu’elle est expo
sée dans les livres I et III du Capital, est indéniablement
entachée d’une contradiction »*. Toutes ces déclarations de
Strouvé sont complètement gratuites. Ce ne sont pas des
arguments, mais des décrets. Ce sont les résultats anticipés
de cette critique de la théorie marxiste que veulent entre
prendre les néo-kantiens** . On verra bien avec le temps ce
* A celle dernière déclaration de Strouvé, j’oppose le plus récent
exposé de la théorie de la valeur donné par K. Kaulsky.qui dit et prou
ve que la loi du taux moyen du profit « ne détruit pas la loi de la
valeur, mais se borne à la modifier ». Die Agrarfrage, S. 67-68.

(La question agraire, pp. 67-68.—N.U.) Signalons à ce propos l’inté
ressante opinion de Kautsky dans la préface de son livre remarquable :
>< Si j’ai réussi à développer dans l’ouvrage que j’offre au public des
idées neuves et fécondes, j’en suis redevable avant tout à mes deux
grands maîtres ; je le souligne d’autant plus volontiers que depuis
quelque temps, même dans nos milieux, s’élèvent des voix qui procla
ment vieilli le point de vue de Marx et d’Engels... A mon avis, ce scep
ticisme découle davantage des traits individuels des sceptiques que
des particularités de la doctrine contestée. Je tire cette conclusion
non seulement des résultats auxquels conduit l’analyse des objections
des sceptiques, mais aussi de mon expérience personnelle. Au début de
mon... activité, je ne nourrissais pas la moindre sympathie pour le
marxisme. Je me comportais à son égard avec autant d’esprit critique
et de méfiance que tous ceux qui, à présent, écrasent de leur dédain
mon fanatisme dogmatique. C’est seulement après une certaine résis
tance que je suis devenu marxiste. Mais dès ce moment et par la suite,
— chaque fois que des doutes ont surgi en moi sur une question de prin
cipe quelconque, — j’ai toujours fini par me convaincre que c’était
moi qui avais tort et non mes maîtres. Une étude plus approfondie du
sujet me contraignait à reconnaître le bien-fonaé de leur opinion.

Ainsi, toute étude nouvelle d’un sujet, toute tentative de reviser mes
conceptions, renforçait ma conviction, fortifiait en moi l’adhésion
à cette doctrine dont la diffusion et l’application sont devenues la
tâche de ma vie. »
♦♦A cette occasion voici quelques mots sur cette (future) « cri
tique » qui a tant de séductions pour Strouvé. Aucun homme de bon
sens n’élèvera évidemment d’objections contre la critique en géné
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