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son aperçu historique sur le problème de la réalisation (Das
Kapital, II1, S. 350-35129), alors qu’il a réservé plus
de trente pages (ibid.t 351-383 30) à Adam Smith, en
examinant en détail l’erreur fondamentale de ce dernier,
héritée par toute l’économie politique de la période pos
térieure. Ainsi, il est indispensable d’insister sur Adam
Smith, précisément pour expliquer la théorie de la réali
sation soutenue par les économistes bourgeois, qui ont tous
repris l’erreur de Smith.
2. M. Boulgakov a parfaitement raison de dire dans son
livre que les économistes bourgeois ont confondu la circu
lation marchande simple et la circulation capitaliste des
marchandises et que Marx a établi une différence entre
l’une et l’autre. Strouvé estime que l’affirmation de
M. Boulgakov repose sur un malentendu. A mon avis, tout au
contraire, il y a ici malentendu non pas chez M. Boulgakov,
mais chez Strouvé. En effet, comment ce dernier réfute
t-il M. Boulgakov? d’une façon extrêmement étrange : il le
réfute en reprenant sa thèse. Strouvé dit : Marx ne sau
rait être considéré comme un partisan do la théorie de la
réalisation selon laquelle les produits peuvent être réali
sés à l’intérieur d’une société donnée, parce que « Marx a
distingué très nettement la circulation simple des mar
chandises de la circulation capitaliste» (H p. 48). Mais
c’est là précisément ce qu’a soutenu M. Boulgakov ! C’est
précisément pour cela que la théorie do Marx ne se réduit
pas à répéter que les produits s’échangent contre des
produits. C’est pour cela que M. Boulgakov a eu
pleinement raison de classer parmi les « logomachies
creuses et scolastiques » la dispute des économistes bour
geois et petits-bourgeois sur la possibilité d’une surpro
duction : les uns et les autres ont confondu la circulation
marchande et la circulation capitaliste, ont répété l’erreur
d’Adam Smith.
3. Strouvé a tort d’appeler la théorie de la réalisa
tion une théorie de la répartition proportionnelle. Cela
n’est pas précis, et conduit inévitablement à des malenten
dus. Il s’agit d’une théorie abstraite* qui montre com
ment s’opèrent la reproduction et la circulation de l’ensem
* Voir mon article dans le Naoutchnoïê Obozrénic, p. 37 (voir
le présent tome, p. 54.— N.R.).