Volume 04 pages 72-73
on a recensé une série de productions qui n’étaient pas
comprises jusque-là (jusqu’en 1894-95) parmi les « fabri
ques et usines » : boulangeries, pêcheries, abattoirs, impri
meries et ateliers de lithographie, etc. La production glo
bale de l’ensemble des entreprises minières et métallurgiques
de l’Empire est évaluée à 614 000 000 de roubles, grâce à
des méthodes originales à propos desquelles on se borne
à nous faire savoir que la valeur de la fonte se trouve vrai
semblablement comptée une deuxième fois dans celle du
fer et de l’acier. En revanche, le nombre des ouvriers dans
l’industrie minière et métallurgique est de toute évidence
minimisé : on en indique 505 000 en 1895-96. Il s’agit
soit d’une erreur, soit de l’omission de nombreuses entrepri
ses minières. D’après les chiffres éparpillés dans le livre,
on voit que le nombre des ouvriers s’élève à 474 000 rien
que pour quelques branches faisant partie de cette sec
tion, sans compter les ouvriers occupés à l’extraction du
charbon (environ 53 000) et du sel (environ 20 000), ni
ceux employés dans les carrières (environ 10 000) et dans
plusieurs autres exploitations minières (environ 20 000).
En 1890, l’industrie minière et métallurgique de l’Empire
comptait plus de 505 000 ouvriers, et ces branches, précisé
ment, ont connu un développement très marqué depuis
cette époque. Par exemple, dans cinq branches relevant de
cette section et sur lesquelles le livre fournit des données
historico-statistiques (hauts fourneaux, tréfileries, cons
tructions mécaniques, articles d’or et de cuivre), on comp
tait en 1890, 908 établissements ayant une production
de 77 000 000 de roubles et employant 69 000 ouvriers et,
en 1896, 1 444 établissements avec une production d’envi
ron 221 500 000 roubles et 147 000 ouvriers. En rassemblant
toutes les données historico-statistiques éparses dans le
livre et qui ne se rapportent malheureusement pas à toutes
les branches mais seulement à quelques-unes (traitement
du coton, produits chimiques et plus de 45 autres branches),
on obtient les renseignements que voici en ce qui concerne
l’ensemble de l’Empire : en 1890, 19 639 fabriques et usines
ayant une production totale de 929 000 000 de roubles et
employant 721 000 ouvriers, et, en 1896, 19 162 fabriques
et usines avec une production totale de 1 708 000 000 de
roubles et 985 000 ouvriers ; en ajoutant deux branches sou-
mises à l’accise, les raffineries de sucre et les distille
ries (1890-91 : 116 000 ouvriers ; 1895-96 : 123 000
ouvriers) nous obtenons un nombre d’ouvriers de 837 000
et de 1 108 000, soit une augmentation de presque un tiers en
six ans. Remarquons que la diminution du nombre des
fabriques tient à un changement dans le mode de recense
ment des moulins : en 1890, on acompte parmi les fabriques
7 003 moulins (156 000 000 de roubles, 29 638 ouvriers) et
en 1896 seulement 4 379 (272 000 000 de roubles, 37 954
ouvriers).
Telles sont les données qu’il est possible d’extraire
de l’ouvrage examiné et qui permettent de se faire quelque
idée de l’essor industriel de la Russie dans les années
90. On pourra analyser de plus près cette question quand
seront publiées les statistiques complètes pour 1896.
Rédigé en février 1899 Conforme au texte de la revue
Publié en mars 1899 dans le n ° 3
de la revue « Nalchalo *
Signé : V l. I l i n e