Page 36 · vol. 4
production annuelle des fabriques et des usines par province,
il n’a pas pu s’empêcher de faire là encore une comparaison
avec les chiffres de 1885-1891, c’est-à-dire avec les données
du Recueil. Ces dernières ne comportent aucun renseigne
ment sur les productions soumises à l’accise et, pour cette
raison, M. Karychev se borne à chercher s’il n’y a pas de
provinces dans lesquelles le total de la production en
1894-95 est moindre que dans les années précédentes. Il
s’en trouve 8 (pp. 39-40), et M. Karychev disserte à ce
propos sur « un mouvement de recul affectant l’industrie »
dans les provinces « les moins industrialisées », sur un « in
dice éventuel de la situation difficile des petits établisse
ments en concurrence avec les grosses entreprises », etc.
Tous ces raisonnements seraient peut-être très profonds si...
s’ils n’étaient pas faux d’un bout à l’autre. Là encore, M. Ka
rychev n’a pas remarqué qu’il compare des données abso
lument disparates. Pour démontrer qu’elles ne sont pas com
parables, nous allons examiner les chiffres concernant cha
cune des provinces indiquées *. Dans celle de Perm, la
valeur totale de la production est de 20 300 000 r. en 1890
(Index) et de 13 100 000 r. en 1894-95 ; notamment pour
la meunerie elle est en 1890 do 12 700 000 r. (pour 469
moulins! ) et en 1894-95 de 4 900 000 r. (pour 66 moulins).
Partant, la « diminution » apparente résulte tout simple
ment du recensement fortuit d’un nombre différent de
moulins. Quant aux moulins à vapeur, par exemple, leur
nombre est passé de 4 en 1890 et 1891 à 6 en 1894-95. Ain
si s’explique aussi la « diminution » de la production dans
la province de Simbirsk (1890 : 230 moulins et 4 800 000 r.;
1894-95 : 27 moulins et 1 700 000 r. Moulins à vapeur :
10 et 13). Dans la province de Viatka, le total de la production
est de 8 400 000 r. en 1890, et de 6 700 000 r. en 1894-95,
soit une diminution de 1 700 000 r. Mais en 1890, on comp
* Nous nous servons des données, non pas du Recueil mais de
VIndex pour 1890, en défalquant les productions soumises à l'accise.
Ceci fait, les chiffres de l'index ne diffèrent presque pas de ceux du
Recueil, car ils reposent sur les mêmes renseignements provenant du
département du Commerce et des Manufactures. Pour mettre à nu
l’erreur de M. Karychev, nous avons besoin de données détaillées, non
seulement sur les diverses industries, mais encore sur les diverses.
fabriques.