☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

| Éditions Communistus

Page 403 · vol. 4

1. COGNE, MAIS SANS QUE MORT S’ENSUIVE!

Le 23 janvier, à Nijni-Novgorod, une audience spéciale
du Palais de Justice de Moscou, tenue avec la participation
de représentants des états, a jugé l’ail aire de l’assassinat du
paysan Timoiéi Vassiliévitch Vozdoukhov : conduit au
poste « pour dégrisement », et si bien roué do coups dans
ses locaux par les quatre agents de police Chélémétiev, Choul
pinc, Chibaïev et Olkhovine, et par l’inspecteur de quar
tier intérimaire Panov, qu’il mourut le lendemain même
à l’hôpital.

Telle est la fable bien simple de cette simple affaire,
qui jette une éclatante lumière sur ce qui se passe habituel
lement et toujours dans nos bureaux de police.

Autant qu’on puisse en juger par les comptes rendus ex
trêmement brels des journaux, toute l’histoire se présente
ainsi. Le 20 avril, Vozdoukhov arrive en fiacre au palais
du gouverneur. Il est reçu par un inspecteur qui a déclaré de
vant le tribunal que Vozdoukhov était sans bonnet, qu’il
avait bu mais n’était pas ivre, et qu’il se plaignait qu’à
un certain embarcadère on ait refusé de lui délivrer un bil
let pour une traversée ( ? ). L’inspecteur ordonna à l’agent
de service Chélémétiev de conduire Vozdoukhov au poste.

Vozdoukhov était si peu ivre qu’il causa tranquillement
avec Chélémétiev et qu’à son arrivée il déclina très distinc
tement à l’inspecteur de quartier Panov ses nom et condi
tion sociale. Malgré cola, Chélémétiev — sans doute avec le
consentement dePanov,qui venait d’interroger Vozdoukhov—
« pousse » ce dernier non pas dans la chambre d’arrêt où
se trouvaient quelques ivrognes, mais dans le « corps de
garde » contigu. En le poussant, il accroche son sabre au
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