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contraire à nous en dégager, à approfondir et élargir notre
travail d’agitation.
Dans la Profession de foi que nous examinons, cette
étroitesse mène non seulement aux erreurs théoriques
analysées ci-dessus, mais encore à un rétrécissement des
tâches pratiques. Celui-ci apparaît dans le désir de « poser
comme tâche première et urgente une enquête sur la situa
tion des ouvriers dans les fabriques et les usines des diverses
localités par la voie de questionnaires et par d’autres pro
cédés ». Nous ne pouvons évidemment élever aucune ob
jection contre les questionnaires en général, qui sont une
partie nécessaire de l’agitation ; mais entreprendre une
enquête, c’est gaspiller des forces révolutionnaires déjà bien
assez pauvres sans cela.
On peut, en fait, puiser bien des choses dans nos enquê
tes légales. La tâche première et urgente devrait consister à
élargir l’agitation et la propagande (surtout sur le plan
politique), d’autant plus que l’excellente habitude que
contractent nos ouvriers d’envoyer de leur propre chef des
correspondances aux journaux socialistes garantit une
abondance suffisante de matériaux.
Une étroitesse encore plus grande apparaît dans la ques
tion des caisses, où l’on ne reconnaît comme souhaitable
que les « caisses professionnelles do grève », sans dire un
mot de l’intégration de ces caisses, comme autant de mail
lons, dans le parti social-démocrate, pour servir à la lutte
politique.
Limiter nos caisses clandestines à la seule activité éco
nomique, voilà une tendance bien naturelle pour les auteurs
du « Credo », mais incompréhensible dans la Profession
de foi d’un comité du Parti ouvrier social-démocrate de
Russie.
A propos des sociétés légales, les positions de la Profes
sion de foi ne sont pas moins étroites, et expriment exacte
ment le même désir de faire des concessions à la fameuse
bernsteiniade ; aider à la constitution de caisses, pour un
comité du Parti social-démocrate, c’est encore une fois
éparpiller ses forces et elfacer la démarcation entre le tra
vail culturel et le travail révolutionnaire ; le parti révolu
tionnaire peut et doit utiliser les associations légales pour
renforcer et consolider son propre travail, pour en faire des