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lutionnaire » lancé aux paysans par la social-démocratie.
N’est-ce pas là éparpiller ses elforts et nuire à la concen
tration indispensable des.forces sur le travail à mener par
mi le prolétariat industriel ? Pas du tout. La nécessité
d’une telle concentration est reconnue par tous les social
démocrates russes ; elle ligure aussi bien dans le projet du
groupe « Libération du Travail » de 1885 que dans la brochu
re sur les Tâches des social-démocrates russes de 1898. Il
n’y a donc vraiment aucune raison de craindre que les so
cial-démucratcs n’éparpillent leurs forces. Un programme,
en ellet, n’est pas une directive : il doit embrasser le mou
vement tout entier, mais dans la pratique, bien entendu,
on est obligé de mettre au premier plan tantôt un aspect,
tantôt un autre du mouvement. Personne ne contestera la
nécessité de faire état dans le programme, non seulement
des ouvriers industriels, mais aussi dos ouvriers agricoles,
bien qu’aucun social-démocrate russe ne songe pour autant
à envoyer des camarades militer au village dans la conjonc
ture actuelle. Mais le mouvement ouvrier conduira néces
sairement, de lui-même, en dehors même do nos efforts,
à la diffusion des idées démocratiques dans les campagnes.
« Le travail d’agitation sur le terrain des intérêts économi
ques fera que les cercles social-démocrates se heurteront
inéluctablement et directement à des laits mettant en
pleine lumière l’étroite solidarité d’intérêts de notre pro
létariat industriel et des masses paysannes » (Axelrod,
ibid., p. 13), et voilà pourquoi un « Agrarprogramm » *
(dans le sens indiqué’, il ne s’agit évidemment pas du tout,
strictement parlant, d’un « programme agraire ») est d’une
nécessité impérieuse pour les social-démocrates russes.
Dans notre propagande et notre travail d’agitation, nous
rencontrons continuellement des ouvriers-paysans, c’est
à-dire des ouvriers de fabrique et d’usine qui conservent
des attaches à la campagne, qui y ont leurs proches, leur
famille qu’ils vont voir. Les questions relatives aux in
demnités de rachat, à la caution solidaire, aux prix de fer
mage, intéressent vivement, bien souvent, l’ouvrier de la
capitale lui-même (pour ne pas parler des ouvriers de l’Ou
ral, par exemple, parmi lesquels la propagande et l’agita
* «Programme agraire». (N.R.)
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