☭ Lénine : Œuvres complètes informatisées

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le savons, beaucoup plus d’endurance, d’aptitude à se con
centrer sur un travail modeste, anonyme, obscur, beaucoup
plus d’héroïsme authentique que le travail effectué habi
tuellement dans les cercles.

Mais les socialistes russes et la classe ouvrière russe ont
déjà montré qu’ils savaient être héroïques et, en général,
nous serions mal venus de nous plaindre de manquer d’hom
mes. On constate parmi les jeunes ouvriers un élan passion
né, irrésistible, vers les idées de la démocratie et du socia
lisme, et les intellectuels continuent à affluer pour aider
les ouvriers, bien que les prisons et les lieux de déportation
soient surpeuplés. Si l’on propage largement parmi toutes
ces recrues de la cause révolutionnaire cette idée qu’il faut
une organisation plus stricte, la mise sur pied d’un journal
du Parti, édité et diffusé régulièrement, cessera d’être
un rêve. Prenons une des conditions du succès de ce plan ;
faire parvenir régulièrement au journal des correspondances
et des matériaux de toute provenance. L’histoire ne montre
t-elle pas qu’à toutes les époques d’activité accrue de notre
mouvement révolutionnaire cet objectif s’est révélé parfai
tement réalisable, même en ce qui concerne les organes pa
raissant à l’étranger ? Si les social-démocrates militant dans
les différentes régions considèrent le journal du Parti comme
le leur propre et estiment que leur premier devoir est d’être
constamment en liaison avec lui, d’y discuter des questions
qui les préoccupent, d’y refléter tout leur mouvement, —
alors il sera tout à fait possible de tenir le journal parfaite
ment au courant du mouvement, sous réserve de respecter
les règles d’action clandestine qui n’ont d’ailleurs rien de
sorcier. Un autre aspect de la question : la livraison régu
lière des journaux dans toutes les régions de Russie, est chose
beaucoup plus malaisée, plus malaisée qu’elle ne l’était
avec les anciennes formes du mouvement révolutionnaire
de Russie, lorsqu’ils n’étaient pas destinés dans les mêmes
proportions aux masses populaires. Mais la destination de
la presse social-démocrate facilite leur diffusion. Les prin
cipaux endroits où le journal doit parvenir régulièrement
et à un grand nombre d’exemplaires sont les centres indus
triels, les villes et les bourgs où il y a des fabriques, les quar
tiers industriels des grandes villes, etc. Ces centres sont
presque entièrement peuplés d’ouvriers ; l’ouvrier y est en