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COMPTE RENDU
R. GVOZDEV. Les koulaks-usuriers, leur importance économique et
sociale. Saint-Pétersbourg 1899. Editions N. Garine.
Le livre de M. Gvozdev dresse le bilan des données
recueillies dans nos publications économiques sur l’intéres
sante question des koulaks-usuriers. L’auteur apporte de
nombreuses indications sur le développement de la circula
tion et de la production marchandes antérieurement à la
réiorme, développement qui a suscité l’apparition du capi
tal commercial et du capital usuraire. Puis il passe en
revue les matériaux relatifs à l’usure dans la production
du blé, au rôle joué par les koulaks en rapport avec les
migrations, l’artisanat, les métiers d’appoint des paysans,
et aussi avec les redevances et le crédit. M. Gvozdev si
gnale très justement que les tenants de l’économie po
puliste ont formulé un jugement erroné sur les koulaks en
les considérant comme une sorte d’« excroissance » sur
l’organisme do la «production populaire», et non comme
une des formes du capitalisme, indissolublement liée à
l’ensemble de la structure de l’économie sociale russe. Les
populistes ont voulu ignorer que l’existence des koulaks
se rattache à la dillérenciation de la paysannerie, que
les usuriers « vampires », etc., de la campagne sont appa
rentés aux « paysans diligents », ces représentants de la
petite bourgeoisie rurale en Russie. Les vestiges d’institu
tions moyenâgeuses qui pèsent lourdement sur nos campa
gnes (le caractère de caste fermée de la communauté rurale 23,
la fixation des paysans à leur lot de terre 24, la caution
solidaire25 , l’inégalité des redevances selon les castes
sociales) créent d’énormes entraves à l’investissement des
petits capitaux dans la production, à leur placement dans
l’agriculture et l’industrie. Tout cela a pour résultat na
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