Volume 04 pages 44-45
fiche sont infiniment plus abondants : dans les recueils
de statistique des zemstvos il y a parfois jusqu’à plu
sieurs centaines de colonnes verticales, alors que dans la
Liste, par exemple, il y en a moins de 20. Malgré cela,
les meilleurs recueils des zemstvos renferment non seulement
des tableaux d’ensemble d’après des indices déterminés,
mais encore des tableaux synoptiques, qui associent diffé
rents indices.
Une telle mise en œuvre fournirait, primo, des maté
riaux indispensables pour la science économique. Secun
do, elle permettrait de distinguer définitivement les don
nées relativement valables et celles qui ne le sont guère.
Le caractère accidentel des chiffres concernant certaines
branches de la production, certaines provinces, certains
points du programme, etc., sauterait aux yeux. Il devien
drait possible de dégager dos matériaux relativement com
plets, dignes de foi et de même nature. On obtiendrait des
indications précieuses pour poursuivre ces recherches avec
succès.
Rédigé en août 1898
Publié en 1898 dans le recueil:
Vladimir Iline : < Etudes et
articles économiques »
Conforme au texte du recueil
COMPTE RENDU
A. BOGDANOV. Cours abrégé de science économique. Moscou 1897.
Edité par la librairie A. Mourinova. 290 pages. Prix: 2 roubles.
La publication du livre de M. Bogdanov est
un événement dans notre littérature économique : non
seulement c’est un guide « qui ne fera pas double emploi »
avec les autres ouvrages (comme l’« espère » l’auteur
dans sa préface), mais c’est positivement le meilleur de
tous. Aussi nous proposons-nous, dans cette note, d’attirer
l’attention des lecteurs sur les mérites insignes de ce livre
et do relever quelques points peu importants sur lesquels
on pourrait, à notre avis, apporter des améliorations dans
les éditions suivantes ; étant donné le vif intérêt du public
pour les questions économiques, il est permis de penser
que les éditions suivantes de ce livre utile ne se feront
pas attendre longtemps.
<■- Le principal mérite du Cours de M. Bogdanov, c’est la
continuité de pensée qui s’affirme de la première à la der
nière page de cet ouvrage, qui traite de questions fort
nombreuses et fort vastes. Dès le début, l’auteur donne
une définition claire et précise de l’économie politique,
« la science qui étudie les rapports sociaux de production
et de répartition dans leur développement » (p. 3). Nulle
part il ne s’écarte de cette conception, souvent fort mal
comprise par de savants professeurs d’économie politique
qui perdent de vue les « rapports sociaux de la production »
pour disserter sur la production en général et qui emplis
sent leurs volumineux ouvrages d’un amas de banalités
et d’exemples insipides et n’ayant absolument aucun rap
port avec la science sociale. L’auteur n’a rien de commun