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jours par les « économistes », les bernsteiniens et les « cri
tiques ». Avant de nous unir, et pour nous unir, nous devons
commencer par nous démarquer nettement et résolument.
Sinon, notre unité ne serait qu’une fiction couvrant le
désordre existant et empêchant d’y mettre radicalement
fin. On comprend donc que nous n’ayons pas l’intention
de faire de notre organe un simple magasin d’opinions
hétéroclites. Nous lui imprimerons, au contraire, une orien
tation nettement définie. Cette orientation peut être
exprimée d’un mot : le marxisme, et il n’est guère né
cessaire d’ajouter que nous sommes pour le développement
logique des idées de Marx et d’Engels et que nous repoussons
catégoriquement les amendements équivoques, nébuleux et
opportunistes que l’exemple d’Ed. Bernstein, de P. Strou
vé et de beaucoup d’autres a si bien mis à la mode aujour
d’hui. Mais, tout en examinant chaque question de notre
point de vue nettement délini, nous ne bannissons nulle
ment de nos colonnes la polémique entre camarades.
Une franche polémique devant tous les social-démocra
tes et tous les ouvriers conscients russes est néces
saire et désirable pour sonder la profondeur des [diver
gences existantes, pour examiner sous tous les aspects
les questions en litige, pour combattre les excès dans lesquels
tombent fatalement non seulement les tenants des divers
points de vue, mais même les représentants dos diver
ses localités ou des diverses « professions » du mouvement
révolutionnaire. Nous considérons même, comme il a déjà
été souligné plus haut, qu’un des défauts du mouvement
actuel réside dans l’absence d’une polémique au grand
jour entre les opinions manifestement divergentes, dans
le désir de mettre sous le boisseau des désaccords relatifs à
des questions vraiment essentielles.
Nous n’allons pas énumérer en détail les problèmes et
les sujets qui relèvent du programme do notre organe,
car ce programme découle tout naturellement de la concep
tion générale de ce que doit être, dans les conditions don
nées, le journal politique qu’il s’agit d’éditer.
Dans la mesure de nos lorces, nous ferons en sorte que
tous les camarades russes considèrent notre publication
comme leur propre organe, auquel chaque groupe communi
querait toutes ses informations sur le mouvement, ferait part